mercredi 31 décembre 2014

A propos du «tourisme spirituel»...






L'Éveil au prix fort ? Consultons donc, histoire de bien finir l'année, quelques commentaires à ce sujet...




Ce qu'en dit Alex Kimpe :

Le parcours classique est:
1) l'éveil
2) l'annoncer sur un blog ou un site
3) être invité ici et là
4) écrire un livre
5) être encore plus invité ici et là.

Le prix de participation à une activité organisé par l'éveillé est augmenté en fonction de sa popularité. C'est pour cela que je dis, ensemble avec Stephen Jourdain : «Parfois je pense que j'aurais mieux fait de fermer ma grande gueule!».




Ce qu'en dit Charles Coutarel :

1) l'éveil : vous vous retrouvez sur le cul ou cul par dessus-tête... et vous ne mouftez pas.
2)vous fermez votre gueule un bon moment le temps d'intégrer sinon on se fait lapider vite fait par tous les spirituels ou néo-spirituels du coin.
3) vous commencez à voir venir des personnes vers vous.
4) vous refusez de vous mettre dans ce guêpier.
5) vous acceptez finalement de vous y mettre.
6) vous créez un site web (à mon époque les blogs n'existaient pas).
7) vous êtes invités ici et là et la plupart du temps à vos frais.
8) vous commencez à faire attention à tout ce délire/déploiement.
9) vous commencez à prendre la juste mesure.
10) vous écrivez un livre (qui sera publié ou non).
11) vous rendez votre carte "d'éveillé".
12) vous restez tranquillement chez vous.
000) vous êtes peinards...




Une question posée par José Le Roy :

Pourquoi l'enseignement non duel n'est-il pas gratuit ?




Mon commentaire :

Un exemple que je connais bien est celui des trois ashrams successifs fondés par Arnaud Desjardins : Le Bost, puis Font d'Izière, enfin, Hauteville. Les séjours n'ont jamais été tarifés, chaque participant donnant librement ce qu'il lui est possible de donner. Seule la cotisation annuelle est fixe (140 €) et ce fut (et c'est toujours) un véritable challenge que de faire vivre ainsi une telle structure dans notre société...





Ma version du «tourisme spirituel» : pas besoin d'aller ailleurs que là où je suis...





Et le dernier mot, par Marol !



mardi 30 décembre 2014

Images et musique du Pakistan





Peshawar 03


Peshawar 01



Nusrat Fateh Ali Khan (live in Paris)



Peshawar 02


Peshawar 04


(Photos : Peshawar, mai 2004)




mardi 23 décembre 2014

Réveiller la princesse endormie (E.J.Gold)(2)






Car la femme sait intuitivement comment donner à un homme toute son attention et toute son adoration. Elle sait instinctivement s'adapter à la moindre de ses humeurs, au moindre de ses états d'âme, afin d'être toujours là, afin d'être toujours avec lui. Elle connaît, à chaque instant, ce dont il a besoin, ses moindres désirs, car elle sait lire son coeur à livre ouvert comme lui- même ne saurait le faire.
Elle connaît le sens de chacun de ses gestes, de cha­cune de ses postures, de chacune de ses intonations, de chacun de ses soupirs ou expressions, elle peut donc le suivre dans la moindre de ses émotions et être ainsi toujours là, à ses côtés.
L'homme, pour sa part, reste la plupart du temps totalement incapable de percevoir les changements d'humeur ou d'attitude d'une femme. Il ne sait pas comment lire ou interpréter les signaux que lui adresse une femme et n'en a d'ailleurs, il faut bien le dire, généralement rien à faire ; car selon lui, c'est à la femme de faire attention à lui et non le contraire.
Mais s'il désire que l'initiation réciproque soit pos­sible, il lui faudra apprendre, à tout instant, à être attentif à la femme et la suivre dans la moindre de ses humeurs : si elle ferme les yeux, il doit fermer les yeux, si elle est heureuse, il doit être heureux et si elle est triste, il doit aussi être triste. Il doit la suivre, pas à pas, dans la moindre de ses émotions afin d'être tou­jours, où qu'elle aille, à ses côtés.
Il doit lui abandonner son moindre souffle, son moindre battement de coeur, sa moindre pensée, se fondre en elle, et ne faisant plus qu'un avec elle, bou­ger, respirer, penser, sentir, ressentir instinctivement en elle. Il doit apprendre à la connaître dans ses moindres secrets et, s'il le faut, la suivre jusqu'au bout du monde, lui disant à chaque instant : « Où tu iras, j'irai. » Tant que l'homme ne saura pas renoncer à sa soi- disant liberté, il demeurera condamné à errer sans fin au gré de ses désirs. Que ne peut-il, ne serait-ce qu'un instant, concentrer son attention et savoir s'abandon­ner comme le fait une femme ?
Un homme doit ainsi ultimement, pour assumer son rôle fondamental, apprendre auprès d'une femme à devenir, lui-même, une femme, tout en prenant garde de ne pas perdre l'esprit, tandis qu'abandonnant l'iden­tification à son sexe, il découvre ce qu'est véritable­ment une femme.
Si une femme veut être véritablement comblée, elle doit donc trouver l'homme idéal, un homme qui soit prêt à tout abandonner pour s'aventurer avec elle dans les profondeurs insondables d'une relation totale, afin d'y découvrir les secrets qui se dissimulent au plus pro­fond d'elle-même. Un tel homme porte le nom d'alchi­miste.
La situation de la femme est désespérée car elle doit, sous peine d'effrayer l'homme ou de blesser sa fragile vanité, garder le silence et l'attendre, sous le couvert d'une apparente passivité qui n'est en fait qu'une infi­nie patience.
Elle ne pourra véritablement se dévoiler que lorsque l'homme, ayant trouvé son chemin dans le labyrinthe du monde, l'aura enfin rejointe dans sa chambre secrète. Les épreuves qu'il aura affrontées auront alors détruit en lui la plus grande partie de ce qu'il croyait être en tant qu'homme et, ayant abandonné sa fière supériorité masculine, il sera enfin prêt à accepter le fait que rien de réel ne peut se passer hors d'elle. Alors seulement pourra débuter le véritable Travail.



Ainsi, si nous comparons la machine biologique humaine à la femme, la seule et véritable initiatrice, nous comprenons pourquoi il nous faut placer sur elle, pour ne jamais l'en détacher, toute notre attention qui, jusque-là, errait de par le monde. Alors, comme la prin­cesse endormie qui s'éveille lentement sous le regard de totale adoration du prince charmant, la machine en fera autant.
Mais l'être essentiel ne sait rien de cela et, laissé à lui-même, se contente d'attendre patiemment, stupide­ment passif et inactif, que quelque chose se produise.
C'est donc à la machine de fournir la motivation qui permettra le Travail. Car elle seule, malgré son désir de rester endormie, comprend le sens véritable du tra­vail et, pour cette raison, n'a d'autre désir que de s'y consacrer.
Car, aussi surprenant que cela puisse paraître, c'est la machine, et la machine seule, qui cherche à entrer dans une école. L'être essentiel est, quant à lui, bien trop alangui et indifférent pour se préoccuper de telles choses.
En étudiant le comportement de la machine dans la vie ordinaire, nous nous apercevrons rapidement que toutes les bizarreries dont la machine fait preuve ne sont que la manifestation de sa colère et de sa frustra­tion.
Et si elle s'abandonne ainsi à toutes sortes d'activités futiles, c'est tout simplement que nous ne lui donnons jamais de véritables occasions d'assumer ses fonctions réelles.
Si, au cours du processus transformationnel, la machine subit, elle aussi, toute une série de transfor­mations, nous ne devons, en aucun cas, essayer d'inter­férer dans son fonctionnement, ni de créer artificielle­ment quelque transformation que ce soit, sous peine de voir s'inverser, de façon irrémédiable, tout le processus transformationnel.
Car si nous essayons, tant soit peu, de « bricoler » la machine, nous ne risquons en fait que de l'endomma­ger, la privant ainsi de toutes, ou d'une partie de ses fonctions transformationnelles. C'est pourquoi il ne faut, dès la phase préliminaire d'observation de la machine, ni critiquer ni juger la machine en quoi que ce soit. Nous devons nous contenter d'être, dans notre observation, aussi détachés et impartiaux que possible.
Nous ne cherchons en rien à modifier la machine, car toute transformation artificielle ne risquerait que de l'endommager en tant qu'appareil de transformation. En essayant de travailler directement sur la machine, nous ne pouvons, en jouant avec des facteurs auxquels nous ne connaissons objectivement rien, que retarder, voire rendre impossible, toute transformation : un tra­vail véritable est, en cela, tout le contraire du dévelop­pement personnel.
La relation existant entre l'être essentiel et la machine est, au début du travail, à la fois distante et tendue : la seule volonté que l'être essentiel puisse imposer à la machine est la volonté d'attention, et celle-ci est faible et soumise à toutes les distractions que crée l'identification de l'être essentiel au sommeil de la machine.
Nous n'apprenons, dans le cours de la vie ordinaire, qu'à prendre l'attention et non à la donner. Nous nous faisons certaines idées sur nous-mêmes que nous nous mettons, avec le temps, à croire dur comme fer. Et si notre machine ne se conforme pas à l'idée que nous avons de nous-mêmes, nous n'avons d'autre solution, nous mentant, que de réduire encore le champ de notre attention afin de pouvoir ignorer ce que nous ne pou­vons accepter.
Mais nous n'avons malheureusement pas de temps, ni de vie à perdre, car nos jours sont comptés. Nous devons donc au plus tôt, et avant toute transformation, apprendre à aiguiser notre attention afin d'étudier le processus de transformation et les moyens d'éveiller la machine.



Nous devons pour cela trouver le moyen de concen­trer notre attention et de développer la volonté néces­saire pour placer, sans faillir, notre attention sur la machine, afin de l'éveiller.
Mais nous n'avons pas naturellement, une volonté suffisante pour placer ainsi de façon constante sur la machine, une attention qui soit suffisamment concen­trée pour pouvoir obtenir quelque résultat que ce soit.
Il nous faut donc aussi développer l'intensité de notre attention en utilisant une source d'énergie extérieure à laquelle nous pourrons emprunter la volonté supplé­mentaire dont nous avons besoin pour concentrer toute notre attention sur la machine.
Cette source d'énergie qui nous fournit la force néces­saire pour fixer notre attention sur la machine, est appelée l'adoration.
L'adoration est de nature émotionnelle mais ne trouve pas son origine dans la machine : c'est une émo­tion supérieure qui ne peut être éprouvée que par l'être essentiel.
Son activation nécessite cependant le fonctionnement opérationnel du centre émotionnel de la machine : celui-ci est malheureusement généralement inactif dans la vie ordinaire et ce que nous prenons pour de sincères émotions ne sont en fait que des réverbéra­tions mécaniques provenant de notre centre mental.
Nous devons donc, avant d'éveiller la machine, éveiller le centre émotionnel qui est, chez la plupart des humains, totalement inactif.
Nous croyons, à tort, que l'être essentiel, par essence « spirituel », possède des pouvoirs extraordinaires et est capable de nombreux miracles. Mais le fait est que l'être essentiel, à l'état ordinaire, est des plus limités. Il n'est en fait capable que de deux choses : la présence et la volonté d'attention.
Ce n'est donc qu'en mettant un terme à l'incessant vagabondage de notre attention, ainsi qu'à notre propre laisser-aller vis-à-vis de notre possible évolu­tion, que nous pouvons espérer apprendre à utiliser la machine comme appareil de transformation.
En concentrant, sans faillir, notre attention sur cha­cun des mouvements de la machine et en multipliant la puissance de notre attention par la force émotion­nelle de notre adoration, nous pourrons développer une véritable relation d'intimité et de travail avec la machine.
Mais nous ne devons pas nous contenter d'observer chacun de ses mouvements, nous devons aussi observer chacune de ses émotions, chacune de ses pensées, cha­cun de ses désirs, chacune de ses humeurs, chacun de ses défauts et chacune de ses qualités, tout ce que nous apprécions en elle, comme tout ce que nous préfère­rions ignorer.
Mais comment pourrions-nous ainsi observer la machine dans ses moindres détails si nous n'avions pour elle les yeux d'un amant ? Comment pourrions- nous ne pas détacher nos yeux d'elle si nous n'avions pour elle un regard empli d'amour, de fascination et de ravissement ?
Nous devons donc fixer notre regard sur la machine comme un amant qui, fixant son regard sur sa bien- aimée, n'ose la quitter des yeux de peur de la voir dis­paraître à jamais. Mais nous devons cependant aussi savoir reconnaître, afin de nous en détacher, ce qui, en elle, n'est que paresse et réticence au travail.
Si nous comprenons comment seule une totale adora­tion peut éveiller la princesse endormie, nous saurons alors comment seule notre attention, enflammée par notre adoration, peut éveiller la machine.
Car l'attention n'est que mentale et doit donc, pour atteindre sa pleine puissance, être nourrie du feu de l'adoration de l'être essentiel.
Lorsque nous parlons ici d'adoration, celle-ci ne doit bien sûr pas être interprétée dans le sens de cette ado­ration romantique et stupide des romans à l'eau de rose, mais comme cette émotion profonde et envelop­pante que le prince charmant ressent pour sa bien- aimée.
Certaines écoles utilisent parfois, pour décrire cette méthode permettant d'éveiller la machine, l'analogie du vent et de l'eau qui par leur lente mais inexorable action viennent à bout des plus dures roches, comme l'adoration de l'être essentiel vient à bout des plus fortes résistances de la machine.
Mais la plupart de ces analogies, comme cela est trop souvent le cas avec les méthodes et techniques de nom­breux enseignements, ont été dénaturées ou perverties et, ayant perdu leur sens originel, ne sont plus à même de remplir la fonction pour laquelle elles ont été créées.



L'une de ces techniques est celle qui concerne, dans le bouddhisme tibétain, l'usage d'un bol en tant que cloche. Cette cloche est traditionnellement appelée cloche du Dharma, ou cloche des enseignements.
Il est important de noter qu'il s'agit là de la cloche du Dharma, des enseignements, et non de celle de la San­gha, de la communauté, ou de celle du Bouddha, du maître, car la technique utilisée n'a d'autre but que d'expliquer, dans ses moindres détails et avec une extrême précision, la méthode permettant l'éveil et la transformation.
On crée, en frottant régulièrement le bord du bol, une vibration qui, peu à peu, par résonance, atteint sa pleine amplitude. Mais, pour que la vibration se main­tienne, il ne faut, à aucun instant, cesser de frotter régulièrement le bord du bol.
Car si nous avons ne serait-ce qu'un moment d'inat­tention ou d'hésitation, la régularité de notre frotte­ment étant quelque peu perturbée, le son de la cloche est immédiatement interrompu. Nous n'avons alors d'autre solution que de recommencer tout notre travail à zéro. Nous devons donc pratiquer cet exercice jusqu'à ce que nous soyons capables de créer la vibration et de la maintenir indéfiniment.
Si nous perdons, ne serait-ce qu'un instant, notre attention et faisons cesser la vibration, nous devons alors lentement laisser le bol retrouver son état initial de parfaite immobilité, avant de recommencer le tra­vail qui nous permettra à nouveau de créer et de main­tenir la vibration. Il est aussi difficile de faire vibrer un bol que d'éveiller une femme, et l'un comme l'autre nécessitent une patience et une délicatesse infinies.
Une autre technique permettant de développer les qualités nécessaires pour éveiller la machine, est celle de la Shakuhachi japonaise. La Shakuhachi est une flûte qui peut être confectionnée en bambou, en bois de rose, en érable, en acajou, voire en plastique.
La plus facile à maîtriser est bien sûr celle en plas­tique qui peut servir à jouer de la musique ordinaire ; mais la véritable Shakuhachi requiert un apprentis­sage et une maîtrise approfondie.
La Shakuhachi d'origine, utilisée pour l'enseigne­ment, est faite de bambou avec un embout confectionné d'une racine, car une telle flûte nécessite, pour pro­duire une note profonde et mélodieuse, que le souffle atteigne la perfection dénuée d'effort et l'attention sans états d'âme, qui ne sont autres que ce que nous appe­lons la pure présence et la totale attention engendrées par le feu de l'émotion supérieure de l'adoration.
La Shakuhachi nous apprend ainsi à offrir à la flûte une dernière et parfaite respiration, comme un amant doit offrir à la mort, ultime bien-aimée, son dernier soupir.
Ces techniques nous donnent ainsi une idée de la qualité et du niveau supérieur de vibration que requiert l'éveil de la machine.
Elles nous montrent également que l'éveil de la machine nécessite une attention et une présence constantes, dont la force, à la fois douce et inexorable, doit être attisée par le souffle de l'adoration.
Nous apprenons ainsi des bols tibétains, comme de la flûte Shakuhachi, que la machine, si nous lui retirons, ne serait-ce qu'un instant, l'attention qui lui a donné vie, sombre irrémédiablement dans le sommeil, dans la mort.
Mais si nous sommes capables d'adorer consciem­ment la machine, elle répondra à notre adoration par une émotion supérieure qui, en retour, déclenchera en nous le processus de transformation.




Réveiller la princesse endormie (E.J.Gold)(1)







Pour E.J.Gold, la "machine biologique humaine" désigne le corps, avec ses appareils mental, émotionnel et moteur.


Réveiller la princesse endormie

Nous savons maintenant que pour être opération­nelle en tant qu'appareil de transformation, la machine biologique humaine doit être éveillée, car ce n'est qu'une fois éveillée que ses fonctions transformation­nelles peuvent être pleinement activées.
Nous devons donc trouver le moyen d'éveiller, à volonté, la machine, ainsi qu'un moyen fiable de nous assurer que la machine est effectivement éveillée.

Il nous faut pour cela commencer par étudier la façon dont l'être essentiel et la machine interagissent dans leur relation, et les conditions de cette relation.

Établir un parallèle avec la relation d'un couple peut, à ce point, nous être utile, car nous pourrons plus faci­lement y observer des phénomènes qui sont communs aux deux relations.

Si nous observons un couple, un homme et une femme, en nous posant la question de savoir ce que la femme attend de l'homme, la réponse est, somme toute, évidente.
La femme n'a d'autre désir que de voir se poser sur elle la plus totale, la plus profonde et la plus constante attention d'un homme. Elle veut pouvoir s'y plonger, s'y abandonner, et lorsqu'elle y parvient, elle peut alors, et alors seulement, rendre à l'homme cette adoration.

Elle ne désire réellement rien d'autre de lui que sa plus totale adoration et tout ce qu'elle fait, du maquillage à la maternité, des journées de chasse passées à patauger dans la boue aux soirées de cham­pionnat de football devant la télé, n'a d'autre but que d'essayer d'attirer l'attention vagabonde de l'homme. Elle fera toujours tout son possible pour captiver cette attention et devenir l'unique objet de son adoration.
Pourquoi croyez-vous donc que la femme consacre la plus grande partie de sa jeunesse à apprendre toutes ces poses et démarches affectées, si ce n'est dans l'es­poir, par ces moyens de séduction, d'attirer l'attention d'un homme ?
Pourquoi croyez-vous donc qu'elle passe ainsi des heures devant un miroir, entraînant inlassablement sa machine à tout un répertoire de sourires enjôleurs, de moues boudeuses, et d'inflexions de voix, tantôt cares­santes, tantôt cassantes, afin de maîtriser toute la gamme des émotions ?

Pourquoi donc s'enduirait-elle ainsi le corps et le visage d'émollients, de boues et d'autres substances cosmétiques diverses, passant des heures et des heures à s'épiler, se pédicurer, se manucurer, se maquiller, se coiffer ?
Ce jeu de la séduction n'est pas chez elle inné, mais elle sait intuitivement qu'elle doit sacrifier à ces arti­fices afin d'attirer et de captiver l'attention d'un homme, tant qu'elle possède encore ce qui est capable de le séduire, ne serait-ce que momentanément, et même si l'homme doit par la suite se rendre compte qu'il s'est laissé attraper par un simple jeu d'artifices.

Mais si tel est l'unique désir de la femme, quel est donc celui de l'homme ?

Il ne désire rien d'autre que préserver à tout prix la liberté de son attention afin de pouvoir la poser là où bon lui semble. Il n'a d'autre envie que de s'amuser ou de se distraire. Son attention est toujours éparpillée et instable. La volonté d'attention d'une femme et d'un homme sont si dissemblables que l'on pourrait presque croire, au premier abord, avoir affaire à deux races dis­tinctes !
Afin de toujours se trouver dans le champ d'attention de l'homme, la femme doit donc anticiper chacun de ses nouveaux désirs et s'y adapter : ainsi, si l'homme se découvre une passion pour l'informatique, elle doit s'y intéresser, même si rien, en soi, ne l'y attire. Puis, si l'homme s'intéresse ensuite aux sciences, elle devra également s'y intéresser, et, de plus, faire en sorte de lui devenir, d'une manière ou d'une autre, indispen­sable dans ce domaine. Et ainsi de suite, au gré des fantaisies de l'homme...

Une véritable femme est prête à tout pour obtenir cette attention et doit, pour cette raison, accepter de renoncer à tout ce qui lui est propre et s'abandonner aux moindres désirs de l'homme, aussi aliénants ou dégradants puissent-ils être, afin d'attirer et de capti­ver son attention. Nombreuses sont celles cependant, qui, ne réussissant pas, ou ne désirant pas tout aban­donner pour une telle quête, se résignent à poursuivre leurs simples intérêts personnels.
Mais si une femme découvre par chance ce que peut être, malgré tous les sacrifices, l'adoration d'un homme, elle n'aura alors plus d'autre souci que de développer et d'approfondir une telle relation, afin d'être enfin désirée, touchée et ultimement, comblée.

« Comblée » est une expression qui, devenue triviale, ne rend malheureusement pas justice à l'inextinguible soif d'attention qu'une femme éprouve dans sa relation avec un homme, à la profonde souffrance que crée en elle le fait de ne pouvoir être comblée, de ne jamais pouvoir atteindre la plénitude de son être.
Au plus profond d'elle-même, dans l'intimité de son coeur, elle n'a jamais désiré autre chose que d'être connue, dans le sens biblique et littéral du terme.


Et c'est ainsi que toute femme apprend à n'être qu'un objet de désir, n'ayant d'autre espoir que celui du jour où l'attention d'un homme se posera enfin sur elle, même si cela n'est que par hasard, éveillant son coeur par l'intense radiation d'une totale adoration.

Mais il est bien rare qu'un homme comprenne cela et nombreuses sont les femmes qui, bien qu'ayant tout ce qu'un être humain peut désirer, se voient obligées de recourir aux artifices de la séduction afin d'attirer, de voler même, l'attention d'un homme. La séduction est le plus souvent le dernier recours du désespoir.
Séduire, fasciner ne signifie pas simplement charmer, envoûter, captiver, mais avant tout accaparer l'atten­tion d'un homme, que ce soit par l'intelligence, par la beauté, ou bien encore par de perpétuelles remon­trances, scènes, discussions et maux divers. Tous les moyens sont bons pour attirer l'attention, et lorsque même la séduction échoue, il reste toujours l'intermi­nable litanie des névroses, maladies psychosomatiques et drames familiaux qui sont devenus l'arme de prédi­lection de la mère de famille contemporaine. Séduire ou rendre fou, peu importe le moyen, pourvu qu'on obtienne le résultat désiré.
Une femme sait, de façon innée, que sa vie ne peut être complète sans un homme, mais elle ne sait que rarement que cette relation va bien au-delà de l'inti­mité ordinaire.
Elle sait intuitivement que quelque chose d'extraordi­naire doit se produire mais, ne sachant pas consciem­ment quoi, sa quête d'un homme dans la vie ordinaire est irrémédiablement vouée à l'échec.
Car tant qu'une femme n'a pas appris à maîtriser consciemment le jeu de la séduction dans le cadre du Travail, et quand bien même aurait-elle par chance réussi à attirer et captiver l'attention d'un homme, elle ne saurait alors qu'en faire.
Elle ne peut en effet, dans le cours de la vie ordinaire, savoir que ce qu'elle désire ultimement d'un homme ne peut être obtenu que par une relation mutuelle d'initia­tion et de transformation.
Quant à l'homme, il n'a en général pas la moindre idée de ce que désire réellement une femme, son princi­pal souci étant d'éviter à tout prix de se retrouver impliqué dans une relation sérieuse. Sa relation avec les femmes est celle d'un enfant avec ses jouets : à peine en a-t-il obtenu un nouveau qu'il s'en lasse et qu'il lui en faut un autre, toujours et encore !
Mais tant que son attention demeurera ainsi, tou­jours sujette à la séduction d'une autre femme, il ne pourra jamais se consacrer réellement à une relation d'initiation réciproque.
Comment donc une telle relation d'initiation peut-elle s'établir entre deux espèces qui, bien que si différentes, doivent néanmoins s'unir pour leur évolution mutuelle?
La femme doit-elle déclarer à l'homme : «Je dois être l'unique objet de ton désir et de ton attention. Ce n'est qu'en moi que tu pourras trouver ce que tu as toujours désiré, car moi seule sais ce que tu as toujours désiré. Rejoins-moi et ne me quitte plus jamais : ne détourne plus jamais ton regard de moi, ne serait-ce que pour un instant.
« Aventure-toi dans le labyrinthe de l'amour et cherche-moi. Si tu m'y retrouves, tu auras alors tout ce que tu as jamais désiré, tout ce que tu peux espérer. »
Si jamais une femme osait dire une telle chose à un homme, il est fort probable que celui-ci, dans son désir panique de quitter la pièce, se découvrirait de surpre­nants dons de passe-muraille qui ne sont généralement que l'apanage des personnages de dessins animés !
Comment une femme pourrait-elle alors convaincre un homme que rien de réel ne peut être accompli si ce n'est par ce processus d'initiation mutuelle : qu'il n'y a pas d'autre initiation que celle-ci et que tout ce qu'il a jamais recherché ne se trouve ni au bout du monde, ni au plus profond de lui-même, mais tout simplement en elle?
Tel est le dilemme auquel sont confrontées, depuis plusieurs dizaines de milliers d'années, les femmes : comment une femme peut-elle expliquer à un homme ce qu'elle sait intuitivement au fond d'elle-même sans pour autant détruire le fragile petit ego de l'homme ?
C'est pourquoi une femme accepte d'attendre patiem­ment pendant des années, que l'homme, s'étant lassé de parcourir en vain le monde, vienne calmement s'al­longer à ses côtés et poser sur elle, pour ne jamais plus l'en détacher, un regard de complète adoration.
L'homme peut alors devenir, s'il accepte de se sacri­fier, cette essence alchimique particulière qui seule peut, en se consumant, allumer le feu sacré de sa matrice, de son coeur initiatique, et s'y annihiler totale­ment, éveillant ainsi la princesse endormie.
Ce n'est qu'éveillée qu'elle pourra alors le ressusci­ter : l'homme doit donc, tout comme Osiris le fit par amour pour Isis, être prêt à se sacrifier afin d'allumer le feu intérieur de la femme, tout comme une mère est prête à se sacrifier pour ses enfants.
L'homme doit apprendre auprès de la femme que ce n'est qu'en consumant son coeur d'une adoration totale pour elle, qu'elle pourra alors être prête, en retour, à sacrifier sa vie pour lui.




«Qui est E.J.Gold ?», par Lee Lozowick






Il y a bien une dizaine d'année, il m'avait été suggéré de lire "La trilogie du labyrinthe" (ouvrage non réédité pour l'instant) d'E.J.Gold (Eugene Jeffrey Gold) et en particulier, l'un des chapitres intitulé "Réveiller la princesse endormie".
C'est ce chapitre que je vais publier, en plusieurs fois, car c'est un peu long d'une seule traite.
Mais auparavant, laissons Mister Lee nous présenter l'auteur.



"Qui est E.J.Gold?" par Lee Lozowick

« Qui est E.J. Gold ? » demandent souvent ceux qui tombent par hasard sur son enseignement ou en enten­dent parler à travers le réseau des « aventuriers spiri­tuels ». J'ai fait sa connaissance, il y a de cela vingt ans : j'avais vu son nom dans les petites annonces d'un magazine new-age, à la rubrique groupe d'études, et après avoir fait connaissance de l'un de ses élèves, je fus invité chez celui-ci, à rencontrer l'homme en per­sonne. Dès notre première rencontre, il se montra tour à tour acteur magistral, comédien hilarant, brillant érudit, cuisinier hors pair, et maître spirituel à l'intui­tion sans faille. Qui est E.J. Gold ? Inutile de dire que je fus impressionné. Tandis qu'au fil des ans notre ami­tié grandissait et s'approfondissait, je découvrais l'étonnante diversité de ses talents d'artiste (peinture, dessin, sculpture, musique, joaillerie), sa connaissance approfondie des pierres précieuses et des antiquités, son extraordinaire talent d'écrivain, tant dans le domaine de la spiritualité que dans celui de l'humour et de la science-fiction (Robert Silverberg a dit de lui qu'il était « inspirant, insolent et stupéfiant »), et sur­tout une telle connaissance intime des mécanismes de la nature humaine qu'on ne peut parler de lui que comme d'un maître accompli.

E.J. Gold est sans conteste un homme aux talents et aux réussites multiples. Mais j'ai surtout découvert en lui un homme qui s'est intégralement et irrévocablement consacré au service de tous les êtres. Ma dette envers lui, pour les conseils toujours précis et avisés qu'il a su me prodiguer tout au long de mon parcours d'enseignant spirituel, est incommensurable. Pourquoi donc E.J. Gold n'est-il pas mieux connu, même dans son propre pays ? Peut-être parce que les gens sont déconcertés par la façon débridée, paradoxale, inflexible et provocatrice qu'il a de présenter un ensei­gnement dont la clarté et la précision sont pourtant indiscutables. Son enseignement s'adresse aux aventu­riers, pas aux intellectuels. Et comme le sait tout aspi­rant sincère, trop nombreux sont ceux qui se conten­tent d'appliquer des formules new-age toutes faites pour leur propre bien-être, plutôt que de chercher à découvrir ce que peuvent être véritablement l'observa­tion et la transformation de soi.
E.J. Gold demeure néanmoins depuis près de trente ans, aux Etats-Unis, l'une des figures les plus in­fluentes, quoique controversée, du mouvement de « développement humain», puis du mouvement spiri­tuel. On dit de lui qu'il est un « maître parmi les maîtres » car il est l'ami, le confident, le mentor, et même le «maître malgré lui» de bon nombre des maîtres qui enseignent de nos jours aux Etats-Unis.
Auteur d'une vingtaine d'ouvrages, il est actuelle­ment le rédacteur en chef du magazine de science-fic­tion Galaxy. Ses oeuvres d'art ont fait l'objet de nom­breuses expositions aux Etats-Unis et au Canada, et certaines d'entre elles figurent en couverture d'ou­vrages importants.
D'où vient E. J. Gold ? Lui seul pourrait le dire, mais n'y voit aucun intérêt. Où va-t-il ? Je ne puis que répondre : « Accrochez-vous bien et tenez bon», car per­sonne ne le sait. Une chose cependant est sûre : il vous offre une chance unique de faire un voyage qui promet d'être inoubliable !




samedi 20 décembre 2014

Humour, théâtre et musique : Le Quintet de l'Art (3)








"La ceinture", en trois épisodes. Dans le spectacle, ces trois parties ne se suivaient pas, étant judicieusement disposées comme intermèdes pour mieux relancer l'action!
Ici, point d'attente ni impatience, les trois séquences sont regroupées en un seul post.


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mercredi 17 décembre 2014

J'vous ai apporté des bonbons...






Solution tout en bas bas, mais cherchez un peu, avant...






Et bien sûr, puisque nous évoquons les bonbons...








lundi 15 décembre 2014

L'Humour du Prochain n°70 : Les dessins de PV (2)







Extraits de la page Facebook «L'Humour du Prochain», qui, comme son nom l'indique, est consacrée au partage d'humour sous toutes ses formes et déclinaisons.




















samedi 13 décembre 2014

Humour, théâtre et musique : Le Quintet de l'Art (2)





Suite des aventures du célèbrissime "Quintet de l'Art", avec cette fois-ci un tango qui penche vers la métaphysique, le "Tango de l'Oeuf".


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lundi 8 décembre 2014

L'Humour du Prochain n°69 : World Press Cartoon 2013






Extraits de la page Facebook «L'Humour du Prochain», qui, comme son nom l'indique, est consacrée au partage d'humour sous toutes ses formes et déclinaisons.