Nous allons utiliser ici des termes empruntés à un article américain traitant d'expériences scientifiques menées sur des pratiquant bouddhistes en état de méditation. Voir sera dénommé "focus expérientiel", penser "focus narratif".
Voici donc les définitions :
The Narrative Baseline (le focus narratif)
“When you experience the world using this narrative network, you take in information from the outside world, process it through a filter of what everything means, and add your interpretations. Sitting on the dock with your narrative circuit active, a cool breeze isn’t a cool breeze, it’s a sign than summer will be over soon, which starts you thinking about where to go skiing, and whether your ski suit needs a dry clean.”
Lorsque vous expérimentez le monde par l'intermédiaire du mode narratif, vous prenez une information dans le monde extérieur, la traitez à travers le filtre de la signification, et ajoutez votre interprétation. Assis au bord de l'eau avec votre circuit narratif en activité, une douce brise n'est pas une douce brise, c'est le signe que l'été va bientôt se terminer, ce qui vous amène à penser à vos prochaines vacances d'hiver, où vous pourriez aller skier, et s'il ne faudrait pas faire nettoyer votre combinaisosn de ski.
The Experiential Experience (le focus expérientiel)
“When this direct experience network is activated, you are not thinking intently about the past or future, other people, or yourself, or considering much at all. Rather, you are experiencing information coming into your senses in real time. Sitting on the jetty, your attention is on the warmth of the sun on your skin, the cool breeze in your hair, and the cold beer in your hand.”
Quand le mode expérientiel est activé, vous ne pensez pratiquement plus au passé ni au futur, ni aux autres personnes, ni à vous-même, ni à quoi que ce soit d'autre. Vous êtes plutôt connectés en temps réel à l'expérience directe offerte par vos sens. Assis au bord de l'eau, votre attention se porte simplement sur la chaleur du soleil sur votre peau, la douce brise dans vos cheveux, et la bière fraîche dans votre verre.
Et voici un commentaire que m'avais envoyé un pratiquant bouddhiste également américain sur ce sujet :
«En ce qui concerne la perception directe des pensées, il y a une distinction à faire entre ce que nous pourrions appeler le "focus narratif" et le "focus expérientiel". Le focus narratif est l'état dans lequel nous passons la plus grande partie de notre vie, et c'est la raison pour laquelle nous avons une si pauvre acuité perceptive, incluant les pensées.
Le focus expérientiel nous connecte directement avec les sens; cela ne veut pas dire que les pensées cessent complètement, mais qu'elles sont vues simplement comme une partie de l'expérience. Si pour vous le fait d'avoir des pensées vous coupe de vos autres sens (qui est le mode par défaut pour la plupart d'entre nous), cela signifie simplement qu'il y a une forte attraction vers le focus narratif. La question n'est pas de condamner la pensée, mais de se maintenir en focus expérientiel. La plupart des personnes auront besoin de cultiver cela, et peuvent y être aidées par les divers "basculements" de conscience pouvant se produire ça et là au cours du chemin spirituel.» (Mark Pratityasamutpada)Conclusion : Voir ou penser, il faut trancher !
4 commentaires :
Bonjour Chronophonix,
Souvent, on me dit : mais tu ne peux pas t'arrêter de penser ! En fait si, on peut, par exemple quand on contemple un beau paysage. Tout va bien, on ne pense pas. Le reste du temps, des idées naissent, il suffit de les laisser filer. Et si ces idées s'imposent, alors s'y soumettre sans lutter.
Bonsoir Michel,
Même si l'on se trouvait au paradis, notre mental aurait tôt fait de de nous dire : "Oui mais...). Cela concerne la prise de conscience qu'il n'y a aucun problème, il y a seulement des situations dont il faut soit s'occuper dans le moment présent, soit laisser telles quelles jusqu'a ce qu'elles changent ou s'en occuper.
Penser est une fiction du mental.
Voir ici est maintenant conduit à l'éveil.
Le point crucial est de savoir si nous croyons que le contenu de nos pensées est réel, auquel cas nous perdons tout contact avec la perception directe : nous ne sommes plus dans le monde, nous sommes dans notre monde.
Nos pensées, je crois, font partie de totalité de ce qui est et c'est pour cela qu'il faut tenter de les canaliser pour qu'elles ne polluent pas. C'est plus facile à dire que à faire ...
Enregistrer un commentaire