Extraits de la page Facebook «L'Humour du Prochain», qui, comme son nom l'indique, est consacrée au partage de l'humour sous toutes ses formes et déclinaisons.
Après la pluie, voici venir l'eau calme et paisible, les montagnes joyeuses et sereines, et toujours mes amis, les Lys, gardiens de l'âme de mon jardin.
Extraits de la page Facebook «L'Humour du Prochain», qui, comme son nom l'indique, est consacrée à l'humour sous toutes ses formes. Les textes publiés ici proviennent de la revue «Le Crapouillot», n°32 et 33, année 1956.
"Si l'on s'élève par la méditation vers ce qui réunit l'homme à l'esprit, on commence à mettre en action ce qui est en soi l'élément éternel, ce qui n'a pour limites ni la naissance ni la mort. Ceux-là seuls peuvent mettre en doute cet élément éternel de leur être qui n'en ont pas fait l'expérience intérieure. Ainsi, la méditation est le chemin qui conduit l'homme à la connaissance, à la vision du centre éternel indestructible de son être. Et c'est par elle seule qu'il peut y parvenir." (L'initiation, p 52)
(...) Notre étude passe ainsi de l'objet perçu au sujet qui observe. Je ne perçois pas seulement les choses autour de moi, mais je me perçois également moi-même. Cette perception de moi-même consiste d'abord en ceci, que je suis l'élément durable, alors que toutes les autres images de perception ne cessent de surgir et de disparaitre. (La philosophie de la liberté, p 66)
Elle serait là, si lourde
Avec son ventre de fer
Et ses volants de laiton
Ses tubes d'eau et de fièvre
Elle courrait sur ses rails
Comme la mort à la guerre
Comme l'ombre dans les yeux
Il y a tant de travail
Tant et tant de coups de lime
Tant de peine et de douleurs
Tant de colère et d'ardeur
Et il y a tant d'années
Tant de visions entassées
De volonté ramassée
De blessures et d'orgueils
Métal arraché au sol
Martyrisé par la flamme
Plié, tourmenté, crevé
Tordu en forme de rêve
Il y a la sueur des âges
Enfermée dans cette cage
Dix et cent mille ans d'attente
Et de gaucherie vaincue
S'il restait
Un oiseau
Et une locomotive
Et moi seul dans le désert
Avec l'oiseau et le chose
Et si l'on disait choisis
Que ferais-je, que ferais-je
Il aurait un bec menu
Comme il sied aux conirostres
Deux boutons brillants aux yeux
Un petit ventre dodu
Je le tiendrais dans ma main
Et son coeur battrait si vite...
Tout autour, la fin du monde
En deux cent douze épisodes
Il aurait des plumes grises
Un peu de rouille au bréchet
Et ses fines pattes séches
Aiguilles gainées de peau
Allons, que garderez vous
Car il faut que tout périsse
Mais pour vos loyaux services
On vous laisse conserver
Un unique échantillon
Comotive ou zoizillon
Tout reprendre à son début
Tous ces lourds secrets perdus
Toute science abattue
Si je laisse la machine
Mais ses plumes sont si fines
Et son coeur battrait si vite
Que je garderais l'oiseau.
Boris Vian
Improvisation sur Boris Vian, par Yani Darim (voix), Michel au piano.
HUMOUR? Spéculer sur la nature de l'humour, n'est-ce pas déjà avoir péché contre l'humour ? Il est vrai que la présente remarque constitue possiblement un trait d'humour. Je note en passant que Bergson a écrit un livre sur le rire en tous points remarquable qui n'a fait rire personne. On pourrait dire que l'humour, comme l'amour — comme la conscience, comme l'être, comme la haute sensibilité ou poésie vécue, comme tout ce qui justifie de l'épithète divin —, ça ne s'analyse pas, ça se pratique. Et qu'il n'est de pratique saine, loyale que dans une transe d'amusement : j'ai nommé la passion et son feu, l'esprit d'audace et de démesure. Sus à l'idée toute faite ! Sus au sentiment appris ! Au feu, tous ces beaux atours que notre être intime chérit tant ! En matière d'intériorité, il n'est de vérité que dans la nudité. Comment mettre à nu ce qui, au sortir de l'enfance, s'entête tant à se vêtir, à rouiller, à s'oxyder ? Eh bien, il faut se trouver un décapant. Pas besoin de chercher très loin ! Le décapant est en nous, sous une double forme : conscience et... humour. Accomplir un acte de conscience est très, très difficile. Se moquer de soi est aisé. Je ne connais guère que des chercheurs spirituels malchanceux. Il est vrai qu'ils avancent vers l'ultime prise de conscience du pas consciencieux et laborieux de nos laboureurs d'autrefois... Je leur fais cette suggestion : qu'ils renoncent à cette pesante allure, s'accordent une pause dans la lente ascension de leur calvaire, et se mettent à sautiller comme des enfants, EN RIANT D'EUX MÊMES. Oh, ça ne marchera pas à tous les coups, mais au moins ils connaîtront une minute, une heure peut-être, de vie vivante, d'ingénuité — et sait-on jamais, cela pourrait titiller les Dieux... Les Dieux aiment à rire, et comme chacun le sait ou devrait le savoir, ce sont eux les passeurs d'âmes, les faiseurs d'éveil, et jamais, au grand jamais, cet adorable petit trou du cul d'enfant divin qu'en français, jadis, on nommait Ma Pomme.