Visal, La rencontre, The meeting
Pour décrire leur foi immense, les poètes soufis empruntaient largement leurs métaphores aux amours qui lient naturellement les hommes aux femmes et pouvaient ainsi, malgré l’extrême intensité de leur dévotion, toucher les coeurs du commun des mortels.
L’extrême finesse de son interprétation vocale et la richesse de son inspiration musicale est soutenue par une formation classique. Le dholak, le tabla et l’harmonium forment un escalier céleste solide et les interventions de flûte bansuri très inspirées, dues à Henri Tournier, élève surdoué de l’immense musicien indien Hari Prasad Chaurasia, constituent un compagnon d’élévation idéal à cette voix qui conjugue subtilement énergie et délicatesse.
Nusrat Fateh Ali Khan a laissé une empreinte indélébile à la musique pakistanaise et certainement une sorte de complexe à ses successeurs. Sans doute parce qu’elle est une femme, Abida Parveen a su se détacher de cet héritage écrasant et, tout en se situant dans la continuité du maître, ouvrir de nouvelles perspectives. Si dans le chant soufi de cette région, il y a un avant et un après Nusrat, il y a fort à parier que de belles pages de l’après s’écrivent avec l’aide d’Abida Parveen.
"Mera sohna sajan ghar aya" (Mon bel amant est rentré à la maison. Accueillons le avec exubérance) (Kafi, chanté en Punjabi)
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