vendredi 19 mars 2010

Petite chronique du droit d'auteur






Parce que selon elle "les contenus français sont destinés à un public français", Gallimard a demandé à la bibliothèque d'oeuvres libres de droit Wikisource de retirer de son catalogue tous les livres libres de droit au Québec mais encore protégés par le droit d'auteur en France. Lire la suite sur Numérama.

Après avoir lu le compte rendu de ces belles intentions visant à protéger notre patrimoine littéraire et poétique de ces indignes humains qui prétendent savourer la beauté de l'esprit sans débourser un centime, il est temps de relire ces deux citations de Victor Hugo concernant le sujet de la protection des "oeuvres de l'esprit" :

Le livre, comme livre, appartient à l'auteur, mais comme pensée, il appartient - le mot n'est pas trop vaste - au genre humain. Toutes les intelligences y ont droit. Si l'un des deux droits, le droit de l'écrivain et le droit de l'esprit humain, devait être sacrifié, ce serait, certes, le droit de l'écrivain, car l'intérêt public est notre préoccupation unique, et tous, je le déclare, doivent passer avant nous.


Avant la publication, l’auteur a un droit incontestable et illimité. Mais dès que l’oeuvre est publiée, l’auteur n’en est plus le maître. C’est alors l’autre personnage qui s’en empare. Appelez-le du nom que vous voudrez : esprit humain, domaine public, société. C’est ce personnage-là qui dit : “je suis là, je prends cette oeuvre, j’en fais ce que je crois devoir en faire, moi, esprit humain ; je la possède, elle est à moi désormais”.


Un fait plutôt amusant, Gallimard publie les poèmes de Victor Hugo...



Dans le même registre, il faut lire cette incroyable histoire : Bob Garcia perd la bataille face à Moulinsart .

Voir aussi le Blog de Bob Garcia.


Pour conclure cette chronique, je précise que, bien que sociétaire de la Sacem (société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique), toutes les musiques originales (donc composées par mes soins...) publiées sur ce blog ne sont ni déposées ni protégées, et que quiconque peut en faire ce qu'il veut. A bon entendeur...


5 commentaires :

Mabes a dit…

précisément le droit d'auteur est limité dans le temps... toi qui es artiste, comment comptes-tu vivre ?

Chronophonix a dit…

Je continue à me produire sur scène, je donne des cours, et je suis toujours "intermittent du spectacle"...

MUTTI a dit…

Merci Michel... il y a toujours quelque moyen pour vivre... hors du "copyright"...sinon comment vivre dans le détachement dès lors que nous nous attachons à "nos" ouvrages ...

Mabes a dit…

et l'écrivain qui ne peut être un intermittent du spectacle ?

Chronophonix a dit…

Ce que je tente d'épingler n'est pas le principe du droit d'auteur en lui-même, qui permet aux écrivains, entre autres, de gagner leur vie, mais le fait que les droits soient maintenus 70 ans et pour certains écrivains ou poètes, 100 ans après leur décès (voir l'article de numérama), ce qui me parait absolument abusif. En ce qui concerne les créateurs vivants à ce jour, il y aura toujours des personnes qui achèteront leurs livres, ou leurs CD, ou encore leurs films (en DVD), d'autres personnes qui emprunteront leurs oeuvres à la médiathèque locale ou les téléchargeront sur internet moyennant finance ou non.
Les créateurs inspirés continueront de vivre de leur création, je n'ai aucun doute à ce sujet. Je précise tout de même que j'ai eu touché des droits d'auteurs sur des musiques enregistrées, mais que je n'ai jamais vécu exclusivement de mes créations. Et je réaffirme ici que je ne me sens aucunement propriétaire de quoi que ce soit que j'ai pu inventer!