vendredi 23 décembre 2016

Non affectés par les pensées éphémères







Un texte d'Annamalai Swami qui fut un disciple de Ramana Maharshi.


Question : Nous sommes habitués à faire des distinctions entre les choses. Vous dites : "Méditez que vous êtes le Soi". Si j'essaye de cultiver ce sentiment "Je suis le Soi", ce ne sera pas la chose réelle. Ce ne sera qu'une autre idée dans le mental. Est-ce que le fait de penser à cette idée peut réellement m'aider ?

Annamalai Swâmî : Quand je dis : "Méditez sur le Soi", je vous demande d'être le Soi, pas d'y penser. Soyez conscient de ce qui demeure quand les pensées s'arrêtent. Soyez conscient de la conscience qui est l'origine de toutes vos pensées. Soyez cette conscience. Sentez que c'est ce que vous êtes réellement. Si vous faites cela, vous méditez sur le Soi. Mais si vous ne pouvez pas vous stabiliser dans cette conscience parce que vos vâsanas sont trop fortes et trop actives, il est bénéfique de se cramponner à la pensée "Je suis le Soi ; je suis tout." Si vous méditez de cette façon, vous ne coopérez pas avec les vâsanas qui obstruent votre conscience du Soi. Si vous ne coopérez pas avec vos vâsanas, tôt ou tard elles sont obligées de vous quitter.

Si cette méthode ne vous attire pas, alors, observez simplement le mental avec pleine attention. Chaque fois que le mental erre, prenez-en conscience. Regardez comment les pensées se lient les unes aux autres et regardez comment ce fantôme appelé mental s'empare de toutes vos pensées et dit : "Ceci est ma pensée". Observez les habitudes du mental sans vous identifier à elles d'une quelconque façon. Si vous accordez à votre mental une attention pleine et détachée, vous commencerez à comprendre la futilité de toutes les activités mentales. Observez le mental errer çà et là, chercher des choses ou des idées futiles et inutiles qui en fin de compte ne feront que lui créer de la souffrance. Observer le mental nous donne une connaissance de ses procédés intérieurs. Cela nous incite à rester détaché de toutes nos pensées. Au bout du compte, si nous nous efforçons avec assez d'ardeur, cela nous donne la capacité de demeurer en tant que conscience, inaffectés par les pensées éphémères.
(Comme une montagne de camphre, Râmana Maharshi - Annamalai Swwâmî,
Enseignements sur la voie de la non-dualité, pp. 101-102.
)