«JE»(en tant que)conscience est où ? »
Nulle part : il n'existe pas, ce n'est qu'une croyance, une habitude tellement ancrée qu'il parait impossible qu'il n'y ait pas de "Je"; et pourtant, ce "Je" est une pure illusion. Regarde par toi même, ce que tu appelles le "Je" n'est qu'un amas de pensées qui s'auto-proclament "moi"; tu as vu que ces pensées sont automatiques, vont et viennent sans aucun contrôle, où y aurait-il de la place pour un "moi", dans ce flot incessant ? Et Cela qui voit ces pensées n'est pas un "moi" : il y a juste Conscience de ces pensées. Cela ne peut être que vu directement, le mental ne peut pas se représenter la pure conscience, et toute pensée relative à Cela est déjà morte au moment où elle est produite.
Il convient de rappeler que FAQ est l'acronyme de "Frequently Asked Question" ou "Foire Aux Questions".
13 commentaires :
Ou la pensée aurait toujours un wagon de retard sur la conscience, si je pense/étiquette mes pensées, sensation de différé ou de non sens.
Je comprends que les pensées sont sans issue pour ce qui est de l'accès à la conscience. Reste difficile pour moi cette histoire de conscience.
Marie-Pierre
La conscience est à la racine de la pensée. Elle a donc effectivement un wagon d'avance. La pensée, elle a besoin de construction, de logique, de relation de cause à effet.
Or sans toute ces constructions du mental, on vit très bien. Il ne reste que quelques idées racines. Ces racines trouvent inspiration dans la vacuité de la pensée, et cela demeure un mystère.
A moins que le vide agisse comme un miroir reflétant l'état du monde dans son exactitude. Car dans un miroir parfaitement poli l'image est impécable.
«L'Existence ou la Conscience sont l'unique réalité. Conscience plus veille, nous l'appelons veille. Conscience plus sommeil, nous l'appelons sommeil. Conscience plus rêve, nous l'appelons rêve. La Conscience est l'écran sur lequel toutes les images vont et viennent. L'écran est réel, les images sont seulement des ombres sur l'écran.»
Ramana Maharshi
Merci pour cette citation , Michel.
Tout n'est peut etre pas aussi simple ...
Il est facile de voir que le Moi n'a pas d'existence propre. Je sais que ce Moi n'est que pensées. Qui le sait ? Quel est le Je qui affirme cela ? Quel est celui qui a écrit les affirmations de ton message ? ++
Oui Pascal, au niveau de la pensée, il est facile de voir que le "Moi n'a pas d'existence propre." Mais ça reste conceptuel, et vient aussitôt la pensée : «Qui le sait ?» et ça peut continuer longtemps. C'est une "boucle" logique, le mental tourne en rond ! Mais lorsqu'il est vu par l'intuition, lorsqu'il est ressenti directement, d'une manière non-conceptuelle, que le moi n'existe pas, toute autre question tombe en même temps. C'est toute la différence qu'il y a entre "voir" et "penser".
Marie-Pierre, cette "histoire de conscience" ne peut être résolue que par la vision directe, non-conceptuelle. Il faut, ne serait-ce qu'une fois, avoir "vu" clairement, sans aucune pensée pour reconnaître ce qu'est la conscience. Avoir "vu" quoi ? N'importe quoi, un arbre , une fleur, un être humain, une odeur, un son ou une musique, et bien sûr, la pensée elle même, qui peut être "vue" comme n'importe quel autre contenu de conscience.
(Le verbe "voir" est utilisé ici dans un sens plus large que la vision oculaire.)
C'est de qui,cette citation??
Ce que tu dis la n'est pour moi qu'une pirouette sémantique digne des grands advaita-istes. Tu peux "voir" que le Moi n'existe pas, mais le mental lui ne meurt jamais. Il est clair que c'est se mettre la tete dans le sable. Se fourrer la tète dans un sac noir, voir qu'il n'y a pas de Moi, et rejeter toute pensée a la base. Dans mon expérience, c'est clairement une illusion et une impasse.
Pascal, dans ton expérience, quelle est la différence entre "voir" et "penser" ?
Bonne question. Penser est du mental, voir est connaissance non intellectuelle, expérimentée si tu préfères. Conscience est aussi connaissance, donc il n'y a pas besoin de pensées pour se mouvoir dans ce monde. je peux très bien marcher ds la rue, reconnaitre mon environnement, et ne pas avoir de pensées.
Le danger me semble t'il de dire qu'il n'y a pas de Moi, pose la question de savoir qui le sait ? tentation est alors grande de dire, donc je suis conscience ...
Mais ce lieu n'est pas un forum de discussion, c'est ton blog, très bien documenté d'ailleurs, et je m'en veux un peu d'y intervenir ainsi
++
J'aime bien ces discussions. Ca m'aide ces réflexions en dehors des terrains balisés et chiadés.
Mais si ces discussions sont pénibles pour chacun, je n'interviendrais plus sur ce blog, que je fréquente très souvent et régulièrement avec plaisir.
Le Moi, c'est l'égo. En spiritualité, j'ai toujours entendu que le chemin spirituel portait beaucoup sur lui, parce qu'il est particulièrement difficile à dissoudre. C'est extrêmement difficile de le détruire. C'est histoire du renoncement, du lâcher-prise. Mais quelqu'un qui n'a plus d'égo, l'a dissolu, le sait parfaitement, il ne se pose plus de question. Et les autres autour le savent aussi. Modifier en profondeur quelqu'un est une chose extrêmement difficile.
Le chemin spirituel n'est pas chose facile.
Merci beaucoup pour ce travail réalisé sur ce blog.
Marie-Pierre
Marie-Pierre, il n'y a personne ici pour trouver ces discussions pénibles. Le but de ce blog est le partage, et le partage inclut tout. Donc, tes commentaires sont toujours bienvenus; et les tiens, Pascal, aussi. Et ce que tu écris, Marie-Pierre est absolument exact : «Mais quelqu'un qui n'a plus d'égo, l'a dissolu, le sait parfaitement, il ne se pose plus de question.» Sur ce plan là, il est en effet impossible de se mentir. C'est Betty qui a écrit : «on n'est pas plus ou moins en paix, la paix est. Je confirme : lorsque la vie est vécue "en direct", s'actualisant sans cesse dans la perfection de l'instant, la paix EST.
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