Les petits et grands bonheurs du quotidien, vus par l'ami Gotlib.
Cliquer sur les images pour les lire en mode plein écran.
Rappel historique
Créateur de quelques personnages immortels capables d'atteindre successivement plusieurs publics, dont celui des jeunes depuis les années soixante. Son Gai-Luron, dans Pif , donnait déjà le sens de son humour anglo-saxon, décalé, jouant de l'absurde gentil, qui n'était pourtant pas gentillet.La rencontre de Gotlib avec Goscinny nous offrit, à travers leur collaboration à Pilote, leurs Dingodossiers (deux albums, en 1967 et 1972), créés dans l'esprit de la revue américaine Mad , qu'ils admiraient tant. Parallèlement, le sens aigu, unique, de Marcel Gotlib pour la parodie devait s'exprimer dans d'autres séries réalisées en collaboration avec Alexis ou Mandryka.
Mais c'est avec la Rubrique-à-brac que son talent donna toute sa mesure. Dans ces histoires qui, le plus souvent, ne dépassent pas deux planches, Gotlib a quasiment tout inventé de l'humour moderne dans la bande dessinée. Rien ne l'arrêtait. Le professeur Burp, archétype du savant imperturbable, l'inénarrable Newton n'ayant d'idée que si quelque chose lui tombe sur la tête, le tandem du commissaire Bougret et de son adjoint idiot, Charolles, voici autant de caractères inoubliables qui hantent un monde où logique absolue et absurde débridé sont entremêlés à jamais. Jeux de mots et clichés détournés complètent une panoplie dont l'éclectisme lui-même est déjà drôle. On a peine à imaginer aujourd'hui, après l'explosion graphique qui a suivi, et en grande partie grâce à Gotlib, quelle innovation a représenté cette série. Les années 1960-1970 en ont été à jamais marquées.
Par la suite, Gotlib devait créer d'autres personnages : Hamster Jovial, le scout vieilli, Pervers Pépère, le vieillard sadique, et bien sûr Superdupont (avec Lob et divers dessinateurs : Alexis, Solé...). Ce super-héros à la française, affublé de tous les clichés chauvins, eut tellement de succès que des leaders politiques nationalistes s'en réclamèrent... au premier degré ;
Par ailleurs, Gotlib a contribué, en 1972, avec Claire Brétécher et Mandryka, à la création de L'Écho des savanes , revue phare de la nouvelle bande dessinée, avant de fonder en 1975 son propre journal, Fluide glacial , qui est alors le creuset de la nouvelle bande dessinée humoristique européenne et le plus gros succès populaire depuis le déclin de Pilote .
S'il a parfois arrêté de dessiner quelque temps, Gotlib a su en profiter pour faire quelques incursions dans le théâtre (Superdupont monté par J. Savary) et le cinéma. Il a reçu en 1991 le grand prix du Salon international de la bande dessinée d'Angoulême. Il a été le président de cette manifestation en 1992.
Message original sur Francomac
0 commentaires :
Enregistrer un commentaire