Outre sa prose et sa poésie issues toutes deux du plus "lointain intérieur", Henri Michaux a témoigné de ses expériences avec des substances hallucinogènes dans plusieurs ouvrages, dont "La connaissance par les gouffres", "Misérable miracle", "Les grandes épreuves de l'esprit", pour ne citer que ceux que j'ai lus (et relus!). Au détour d'une video d'Arte consacrée aux interactions entre le cerveau humain et les drogues hallucinogènes, j'ai trouvé ce court passage où l'on peut entendre Michaux lui-même commenter les effets de la mescaline...action!
«Comme s'il y avait une ouverture, une ouverture qui serait un rassemblement, qui serait un monde, qui serait qu'il peut arriver quelque chose, qu'il peut arriver beaucoup de choses, qu'il y a foule, qu'il y a grouillement dans le possible, que toutes les possibilités sont atteintes de fourmillements, que la personne que j'entends vaguement marcher à côté pourrait sonner, pourrait entrer, pourrait mettre le feu, pourrait grimper au toit, pourrait se jeter en hurlant sur le pavé de la cour. Pourrait tout, n'importe quoi, sans choix et sans qu'une de ces actions ait la préférence sur l'autre.
Je n'en suis pas non plus autrement ému. C'est « pourrait » qui compte, cette prodigieuse poussée de possibilités devenues énormes, et qui se multiplient encore.» (Henri Michaux, «Misérable Miracle»)
En ce qui concerne la relation intime qui m'unit en esprit à ce grand poète et explorateur de l'âme humaine, voir cet article.
(dessin d'Henri Michaux)
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