Une "méditation improvisée" de quinze minutes, la musique et le texte ont jailli spontanément lors d'un instant de grâce, rien n'a été changé, il y a juste quelques instruments rajoutés ensuite, par ci, par là...à n'écouter que si vous disposez de quinze minutes d'attention disponible, sinon, possibilité de télécharger (clic droit sur le lien) cette musique.
HIC ET NUNC
1
Des heures, des mois, des jours, des années, des semaines, des siècles
A contempler l’humanité
Déchirements, torture de l’espèce
Des jours, des mois, des années, des siècles
A imaginer que demain, perdu dans le lointain, demain sera meilleurs ?
Torture de l’esprit, de l’espèce
Humanité à la dérive
Sans cesse recommencer
Les mêmes mots, le même mal
Toujours renouvelé
Un poids sur le coeur à contempler les heures
Qui passent, s’effacent l’une après l’autre
Tandis que l’humanité se vautre
Désir inassouvi
Je donnerais ma vie
Pour que s’arrête l’infernale fête
Des cris, impatience, folie
Une danse amère
Partir vers d’autres sphères
Et pouvoir crier de bonheur
Etre simplement à l’heure
Du rendez-vous céleste
Simplement s’appuyer
Sur cette chimie organique, organisée
Sans cesse recommencer
Sans substance
Que l’essence
Et les sens
En suspens
Dans le temps
Sourire de ne plus souffrir
S’ouvrir
Arrêter de fuir
Vivre au présent
Ce temps là
Ici et maintenant
HIC et NUNC
Savourer les délices sans vice
Que la saine jouissance
D’un instant écoulé
Unique, grandiose
Flottement de mon âme
En partance vers d’autres horizons
Un espace dans mon temps
Au présent
A l’instant même
Ici
Hic et Nunc
( particulièrement aujourd’hui ).
2
Gestuelle, néant, sentiments multiples, sensation agréable
Une présence réchauffe mon coeur
Pour me mener là vers des chemins illuminés
Présence d’amour
Rejoindre ni un être, ni un objet,
Mais une conscience
Vacance
Du mental,
Du social,
Du banal
Etre
Etre là
Et sentir ça
Délier, dévérouiller, ouvrir
Prendre, et donner et recevoir
Et croire encore qu’il est possible de connaître de tels instants
L’autre, pas forcément l’enfer
Une petite mise au point à faire
Pour manger à en crever de ce sentiment là
Plénitude
Plus de questions, d’interrogations, dépressions, frustrations
Abandon de tout, de moi, de ça, de soi
Là, plus d’images, plus de miroirs
Plus de portraits, plus de photos
Etre là
Comme ça
Y être vraiment
On ne peut même pas dire pour longtemps
Y être, c’est y être toujours
C’est la voix de l’amour
Qui m’a parlé sans me parler
Touchée profondément
Renvoyer cette présence et cette chaleur
Aux gens qui souffrent
Qui sont seuls dans le malheur
Comprendre que les choses sont simples
Les laisser se réaliser
Renvoyer la lumière pour la grossir encore
Démesurément
Qu’elle submerge tous ces gens
Perdus, seuls face à eux-même
Est-ce que je m’aime
Ce que je suis
Qu’est-ce que je suis
Qu’est-ce que je sens
Abrutie par le bruit
La rumeur grandissante
De la mauvaise pente sur laquelle nous glissons
Réagir
Ne pas laisser s’éteindre le faisceau continu
Et pleurer
De bonheur
Sophie Guillemant (texte et voix), Michel Tardieu (musique), Novembre 1992.
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