Sat : Si, avec la discrimination, vous pouvez éliminer tout ce qui est secondaire, relatif, éphémère, adventice, vous aboutissez toujours à une unique réalité, qui, elle ne change pas, qui est exactement la même partout, dont on ne peut strictement rien dire d’autre que « est », Sat.
Chit : Si vous cherchez de plus en plus profondément à l’intérieur de vous, vous découvrirez le Sujet ultime qui ne peut devenir objet de conscience pour rien, l’ultime conscience qui peut percevoir des phénomènes mais qui, elle, ne peut être perçue par rien. On ne peut pas aller plus profond. Ce Sujet est conscient et, si ce Sujet n’est pas conscient de quelque chose, n’est pas conscient d’un objet, il est conscient de lui-même, conscient tout court. C’est une conscience non dualiste, qui dépasse la distinction du sujet et de l’objet et qui dépasse les trois termes : le connaissant, le connu et l’acte de connaissance qui les réunit. Si j’ai connaissance du micro, il y a le micro qui est le connu, il y a moi qui est le connaisseur et il y a une certaine relation entre nous qui est la connaissance. Il y a donc trois termes. Mais, s’il n’y a que le connaisseur ou que le Sujet, ces trois termes sont dépassés à l’intérieur de nous, c’est-à dire que demeure seulement la conscience, l’ultime Sujet, dont on ne peut rien dire, sauf « est ».
Ananda : c’est cette joie qui est votre véritable nature, mais que vous cherchez dans les voyages, l’aventure, l’amour, la réussite, ou dans le fait de vouloir échapper à son contraire, à la maladie, l’oppression, l’échec, la tristesse, la peur. Cette joie que tout le monde cherche, elle se révèle là, absolue. Une joie non née, non faite, non devenue, non composée, non relative, qui ne dépend de rien. Cette joie non dépendante est le troisième aspect de « Cela », tat en sanscrit, dont on ne peut plus rien dire sauf asti, « est ».
A noter la conclusion de chaque paragraphe, identique pour les trois.
Montage d'extraits de l'ouvrage «Le Vedanta et l'inconscient», d'Arnaud Desjardins. (Chapitre 2)