Pour la synthèse d'une protéine, lors de sa transcription sur un ribosome, la succession des accrochages d'acides aminés se traduit par l'émission d'une suite de fréquences caractéristique de cette protéine. Bien sûr, les ondes associées aux acides aminés qui composent les protéines ont des fréquences très élevées, inaudibles pour l'oreille humaine. Cependant, leur transposition dans la gamme audible permet d'en avoir une représentation exacte, homothétique des mélodies associées à la synthèse de chaque protéine.
Les observations jusqu'ici réalisées indiquent que les organismes vivants sont capables de reconnaître ces séries de sons harmonisés, directement accordés aux acides aminés dont la séquence compose les protéines et que nous nommons protéodies. La génodique explique aussi comment composer des mélodies en opposition de phase, qui ont un effet inverse.
L'expérience montre que l'écoute de ces deux types de protéodies peut stimuler ou inhiber la synthèse de tout type de protéine, de manière spécifique, mais modulo le filtre du sujet concerné qui apparaît capable, à l'écoute, de reconnaître ce dont il a besoin. L'effet objectif produit apparaît ainsi corrélé, moins avec le stimulus lui-même, qu'avec la réaction subjective à son écoute, qui constitue une forme de diagnostic affiné. Les protéodies permettent ainsi de réguler, en cas de besoin, les processus biologiques dans lesquels des protéines sont impliquées.
Voici une étude réalisée par les jeunes Antoine Lassauge et Charles Marton. Ils nous expliquent d'une manière accessible comment la musique peut favoriser le développement des plantes en se basant sur les publications scientifiques de J. Sternheimer.
Reportage Journal TV 12-13 de Basse Normandie (lundi 24 janvier 2011) sur le traitement de la maladie "sclérotina" des salades de Christian de Koninck avec des protéodies conçues par la société Genodics.
«Tant que la phobie de la bactérie, du virus, de «l’autre» n’est pas dépassée, on est dans des temps guerriers. Il faut passer à l’étape suivante, celle du dialogue avec le vivant, celle où le patient est véritablement sujet.» (Joël Sternheimer)
«La grâce divine est essentielle à la réalisation. Elle mène à la réalisation de Dieu. Mais une telle grâce n'est accordée qu'à celui qui est un véritable adepte ou yogi. Elle n'est accordée qu'à celui qui a lutté dur et sans répit sur la voie de la libération. Il y a un état au-delà de l'effort et de l'absence d'effort. Cependant, jusqu'à ce qu'il soit atteint, l'effort reste nécessaire.» (Ramana Maharshi)
Fairuz, née le 21 novembre 1935 dans un village de la montagne libanaise sous le nom de Nouhad Haddad, est une des plus célèbres chanteuses libanaises. Son nom de scène, également orthographié Fairouz ou Fayrouz, signifie « turquoise » en arabe. (Suite sur Wikipedia)
Pour ceux que ça intéresse, voici le relevé que j'avais fait il y a quelques années du premier morceau, "Sabah wu masa". Malgré quelques approximations, et le côté labyrinthique des renvois divers, c'est jouable!
Le Samá', audition et entendement. (Par Jean During, chercheur au CNRS, ethnomusicologue)
Lorsqu’ils s’organisèrent en confréries soufies au début du ixe siècle, les mystiques musulmans adoptèrent la musique comme support de méditation, comme moyen d’accéder à des états de grâce ou d’extase, ou simplement pour “nourrir l’âme” c’est-à-dire régénérer le corps et l’esprit fatigués par les rigueurs de l’ascèse. Le samá’, qui signifie littéralement “audition”, désigne dans le soufisme cette tradition d’écoute spirituelle de musique et de chants, dans des formes très variées et ritualisées à des degrés divers. Le sens même du terme samá’ suggère que c’est bien ici l’écoute qui est spirituelle, sans que la musique ou la poésie aient forcément un caractère sacré. L’ “audition” peut d’ailleurs porter sur tout son, naturel, artificiel, ou artistique, ainsi que sur les sons “subtils” du monde caché ou du cosmos. Dans son sens éminent, l’audition est synonyme d’ “entendement”, c’est-à-dire compréhension et acceptation de l’appel divin, ce qui peut aller jusqu’à l’extase, le ravissement, le dévoilement des mystères. Donner un contenu à l’extase et une signification à la musique, tel fut le premier souci des mystiques musulmans. Il s’agissait aussi de répondre aux docteurs qui prétendaient proscrire cette pratique, et de mettre en garde les novices qui risquaient de n’y voir qu’un divertissement. On invoqua des mythes fondateurs, tels que celui du Pacte Primordial (Alast), où Dieu interroge les descendants d’Adam contenus en puissance dans ses reins : “Ne suis-je pas votre Seigneur ?” (alastu bi rabbikum), à quoi tout homme a répondu dans la prééternité “oui je l’atteste”. De nos jours encore, les hymnes mevlevi modulent une réponse extatique à la voix suave du Créateur dont la musique est l’allégorie : “Oui, mon Âme, oui mon Seigneur, oui mon Aimé”... (Balî jânam, balî miram balî dust). On attribua le premier samâ’ musical aux anges qui parvinrent par ce stratagème à capturer l’âme extasiée d’Adam et à l’enfermer dans le corps. Le renversement de ce mythe est que la musique peut aussi permettre à l’âme du mystique de s’évader du corps et de s’affranchir des contingences du temps et de l’espace. La musique est donc l’écho sensible du verbe Divin, des sons angéliques, célestes (le vent du paradis ou le grincement de sa porte), ou cosmiques (l’harmonie des sphères). Dans les spéculations gnostiques, elle est un élément de l’ordre du monde et, par le biais des intervalles, elle tire son essence de l’harmonie des sphères et des nombres, donc de l’Intelligible. Certains grands cheikhs ont usé très modérément de la musique tandis que d’autres étaient des passionnés de samá’ et de danse. Très rares furent ceux qui expressément déconseillèrent cette pratique, et même les tenants de la tendance “sobre” du soufisme, contrairement à certains oulémas, ne se prononcèrent jamais contre la musique en général. En revanche, la plupart d’entre eux insistèrent sur la façon d’écouter. Dans le grand débat sur la musique, sa licéité et son bon usage, qui durant des siècles opposa les soufis et les puritains, c’est bien d’avantage l’audition plutôt que la musique elle-même qui est prise en considération. “Tu as besoin de l’oreille du coeur, pas de celle du corps”, dit Mawlânâ Rûmî (xiiie s.) à propos du samá’. Il en va de même pour la poésie, souvent mise en musique : “il faut écouter ces paroles par le coeur et l’âme ; il ne faut pas les écouter avec son soi d’eau et de terre”, dit ‘Attâr. Plus précisément les derviches sont généralement invités à réunir certaines conditions afin de tirer tout le bénéfice du samá’. Selon Semnâni (m. en 1336) il s’agit : “- d’avoir renoncé au monde - d’avoir renoncé aux désirs - d’avoir lutté contre son soi impérieux - de pratiquer la “remémoration” dhikr - de considérer Dieu présent - de voir tout d’un oeil pur. Il faut aussi un temps propice - un endroit propice - ne pas laisser participer les jeunes gens - ne pas se forcer à s’agiter ou au contraire à rester tranquille mais, comme le préconisent les soufis “fils de l’instant”, se comporter tel que le moment (waqt) le commande”. Dans l’ensemble, ces recommandations définissent également, semble-t-il, les conditions optimum d’une écoute purement esthétique, tant il est vrai que l’expérience de la Beauté et l’expérience du Sacré sont deux voies convergentes vers l’appréhension du divin.
Bibliographie : “Musique et extase, l’audition mystique dans les traditions soufies” par Jean During, (éd. Albin Michel)
Une variation multicolore sur le thème de l'Aristoloche (toujours dans le cadre de la campagne "aimez vos ennemis", voir le post précédent sur cette envahisseuse) assortie d'une musique de circonstance...