mardi 31 janvier 2017

Arbres et regards (3)




"Un regard qui nous montre le cri, les cris des arbres, qui au contraire de nous, restent dans l'espace du ciel après leur mort." (Jean Mailland)

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Vide, vide, vide, la vie est vide de sens
crie en nous "celui qui sent" 
 
Vite, vite, vite, trouver le sens
répond en nous "celui qui sait"  
 
Et nous courons après le vent
le vide ment !  
 
Suivre le cri vide de sens
Qui frôle la Vie en son essence  
 
Trouver la force de rester
Tout entier étendu à ses pieds  
 
Pour voir jaillir, en un sourire,
Le vide aimant !

Lise 

neige 04



Arbres et regards (2)




arbre 01

Par la magie du regard, un arbre mort va revivre l'espace d'un instant...


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Flèches envoyées vers l'infini.. ces branches dressées dans le ciel sont pleines d'un élan éternel, comme une sculpture-hommage aux forces vitales de la Nature ...
(Agnès)

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lundi 30 janvier 2017

Lee Lozowick : Psychologie et spiritualité







Psychologie et spiritualité

Le thème du travail psychologique est un sujet fréquemment débattu au sein des écoles spirituelles. En général, le travail proprement spirituel s'accompagne simultanément d'un travail psychologique qui se fait de lui-même, de manière informelle. Quant au travail psychologique formel, il peut soit s'avérer d'un précieux secours sur le plan spirituel, soit constituer un danger, un piège dans lequel on s'embourbe.

En quoi le travail psychologique peut-il profiter aux élèves sur la voie spirituelle ? 

En ceci qu'entre le travail spirituel qui s'accomplit dans l'intime de soi et la conscience que l'on en a en surface se dresse comme un mur. Tout être humain est régi dans son fonctionnement par certaines lois : tout comme le soleil, la lune et la terre fonctionnent par le jeu de la gravitation entre eux, une grande part du travail psychologique ne porte pas sur ce qui réside en profondeur ou en surface, mais sur le blocage empêchant la relation entre ces deux niveaux.

Nombreuses sont les personnes qui recèlent en elles-mêmes une profonde sagesse – on les qualifie parfois de «vieilles âmes» ou d'«esprits sages» – mais sont incapables d'en faire usage dans leurs existences, si bien que cette sagesse innée ne leur bénéficie guère. Par exemple, il y a derrière les barreaux des prisons beaucoup de personnes naturellement sages mais affligées de handicaps psychologiques si importants qu'elles ne peuvent vivre et créer des liens comme tout le monde. Nous sommes tous ainsi, à des degrés divers.
Il se peut que nos blocages psychologiques ne nous aient pas conduits au crime mais ils nous ont bel et bien amenés à vivre de manière plus ou moins illusoire, affligés de handicaps plus ou moins importants ; et ces blocages nous empêchent bel et bien d'accepter la réalité telle qu'elle est.

Nous avons en nous-mêmes toutes les réponses aux questions réelles que nous pose la vie, mais n'y avons pas accès. Le travail psychologique est susceptible de dissiper le brouillard de la confusion et, de ce fait, peut s'avérer une part très importante du travail spirituel.

Il arrive qu'une personne qui s'engage sur la voie spirituelle ne semble pas avoir besoin de travail psychologique, puis découvre au bout de cinq ou dix ans que ce travail lui est devenu très nécessaire. Cela peut être un bon moment pour s'engager dans un tel travail, une fois que l'élève est bien enraciné sur la voie et a développé une relation de confiance avec le maître. Si l'élève se lance dans un travail psychologique sans faire profondément confiance au maître et sans être encore connecté à la voie, il est probable qu'il ou elle abandonnera la thérapie, voire même tout chemin spirituel une fois confronté à une certaine intensité et aux résistances qui se lèvent lorsqu'il s'agit de se voir soi-même.





En quoi le travail psychologique peut-il constituer un danger pour les élèves sur la voie spirituelle ?

Ceci tient à ce que la plupart des thérapies visent la «normalité». Selon cet idéal de normalité psychologique, chacun est appelé à devenir un «bon citoyen» fonctionnant selon des codes de santé et de comportement socialement corrects. Ces normes ne correspondent pas forcément à ce qu'exige la vie spirituelle, laquelle ne suppose pas obligatoirement un équilibre psychologique ordinaire. La perspective radicale du chemin n'a rien à voir avec le fait d'être un bon citoyen – sinon l'aptitude à fonctionner de manière simple et banale en relation avec tous les autres êtres humains, si divers soient-ils.

En outre, il arrive souvent que les gens commencent une thérapie et se trouvent aux prises avec des ressentis artificiels. Il ne s'agit pas de ressentis authentiques mais de pensées que l'ego fait passer pour des ressentis profonds. Beaucoup de thérapeutes sont dupes puisqu'ils ont choisi ce métier dans le but inconscient d'éviter leur propre merde en s'occupant de celle des autres. Pour aller plus loin sur ce point, reportez-vous aux premiers livres d'Alice Miller. Si, dans la thérapie, ces ressentis sont traités comme s'ils étaient réels – et c'est ce qui se produit dans la majorité des cas –, le travail n'aboutira à rien. La thérapie s'avérera particulièrement stérile du point de vue du cheminement spirituel, puisqu'elle ne se sera pas occupée des vrais problèmes mais seulement de l'illusion. S'il y a des symptômes physiques, qu'ils soient ou non d'origine psychosomatique, on peut perdre beaucoup de temps à les analyser à travers toutes sortes de thérapies et de régressions dans la petite enfance alors qu'il suffirait de recourir à quelques soins médicaux.

Lorsqu'on passe de l'illusion à la non-dualité – passage généralement appelé «illumination» –, on ne peut plus pratiquer la psychothérapie traditionnelle avec la moindre conviction. Elle se dissout d'elle-même. Non que l'on cesse d'accorder sa place à la psychothérapie
dans le processus d'ensemble du chemin ; elle s'y avère souvent très utile. Mais c'est notre relation à la thérapie qui, nécessairement, change, puisque la perspective dans laquelle elle se déploie ordinairement ne fonctionne plus. Lorsque Fritz Perls, le fondateur de la Gestalt, a connu ce passage, il a commencé à obtenir des résultats miraculeux avec ses clients. Il disait que les cas les plus difficiles étaient pour lui les plus utiles puisque pour y faire face il était obligé d'inventer dans l'instant quelque chose de créatif. C'était le changement intime par lequel il était passé qui lui permettait de le faire.

Une alternative à la thérapie consiste à toujours se poser une question : «Au lieu de se contenter de voir dans toute cette souffrance le produit de la névrose, est-il possible de l'utiliser pour servir un but supérieur ?» Dès l'instant où l'on place ses problèmes apparents dans une perspective plus élevée, ainsi que l'on est censé le faire sur la voie spirituelle, tout symptôme, toute névrose, ou presque, peuvent être utilisés.

Quiconque se trouve face aux illusions auxquelles la vie spirituelle exige que l'on se confronte doit choisir ses priorités. Qu'est-ce qui est le plus important ? Nos habitudes, nos névroses, nos conditionnements, notre addiction à la boisson, au tabac, tout ce qui nous confère une illusion de liberté et nous fait croire que nous pouvons pratiquer tout en n'en faisant qu'à notre tête, ou le travail soutenu de purification nécessaire pour que l'on devienne un canal limpide de la conscience ? À chacun de décider de ce qui lui paraît le plus important : la vérité ou l'illusion. Décider que la vérité est ce qu'il y a de plus important ne fera pas de vous un fanatique religieux – les fanatiques font les pires des disciples. Cela voudra simplement dire que pour vous la vérité sera la priorité absolue.



Les images proviennent du film «Darshan» (1997), de François Fronty.



dimanche 29 janvier 2017

L'Art d'Être Conscient n°11 : Le Cœur poétique






Extraits de la page Facebook «L'Art d'Être Conscient»











Le petit ruisseau

Un petit ruisseau qui gazouille
Au creux des collines
M'a dit de sa voix fine
Regarde comme c'est simple
Je coule et nul ne m'arrête
Je contourne la pierre
Je saute l'obstacle
Je ne suis qu'une eau
Qui chante son en-Vie
Je suis la vie
Fais comme moi
Suis ta joie...

Cette Joie si claire
Qui coule en toi
Cette Joie si simple
Qu'elle ne se sait pas
Mais se vit et se sent
En son divin éclat

La voici qui rayonne
Éclabousse fusionne
Et tourbillonnant va

Se lier au silence
Ajustant sa fréquence
Au cœur de ce qui bat

Toucher son évidence
Est cette ultime chance
Qui ne se saisit pas

LM



Tais toi, mon Âme...

Le matin s'en vient.
Ses lueurs parlent un conte embrumé.
Sa chanson s'effiloche dans le brouillard.
Tais-toi ma tête, et toi mon âme
Ouvre-toi
Écoute seulement.

Le jour s'en va coucher au bout de la palette
Sa toile étire toutes ses couleurs.
Tais-toi, Oh mon âme,
Et laisses-le parler, raconter ces secrets
Qu'aucune oreille ne saurait entendre....

La nuit se faufile sous la lumière
Sa mélodie bleue s'élève dans les cieux.
Oh tais-toi, tais-toi donc mon âme !
Laisse-la murmurer ses mystères
Et t'emporter au creux de sa paix. 

Nadia Charandak





Gouttes de glace



C'était il y a six ans...


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samedi 28 janvier 2017

Ken Wilber : Les trois yeux de la connaissance






Il y a une vingtaine d'années, j'ai lu l'ouvrage "Les trois yeux de la connaissance", de Ken Wilber, une étude philosophique et scientifique visant à donner une représentation globale de l'esprit humain. Ce livre a été réédité en traduction française par les éditions Almora; on le trouve aussi d'occasion, dans son édition originale, sur amazon. Par ailleurs, en fouinant sur la toile, je l'ai déniché au format pdf, il est complet, et vous pouvez le télécharger en cliquant sur ce lien.


Un petit extrait du premier chapitre:


Les trois yeux de l'âme


Saint Bonaventure, le grand Docteur séraphique de l'Église, philosophe apprécié des mystiques occidentaux, enseignait que les hommes et les femmes possèdent au moins trois moyens d'accéder à la connaissance — « trois yeux », comme il disait (selon Hugh de Saint Victor, un autre mystique célèbre) : l'œil de chair, par lequel nous percevons le monde extérieur de l'espace, du temps et des objets; l'œil de raison, par lequel nous acquérons une connaissance de la philosophie, de la logique et du mental lui-même; et l'œil de contemplation, par lequel nous nous élevons jusqu'à une connaissance des réalités transcendantes.

Saint Bonaventure ajoute que toute connaissance est une sorte d'illumination. Il y a l'illumination extérieure et inférieure (lumen exterius et lumen inferius), qui éclaire l'œil de chair et nous donne accès à la connaissance des objets tangibles. Il y a la lumen interius, qui éclaire l'œil de raison et nous donne accès aux vérités philosophiques. Et il y a la lumen superius, la lumière de l'Etre transcendant qui éclaire l'œil de contemplation et révèle une vérité salutaire, « une vérité qui mène à la libération ».

Selon Saint Bonaventure, nous trouvons dans le monde extérieur un vestigium ou « vestige de Dieu » — l'œil de chair perçoit ce vestige (qui apparaît sous forme d'objets séparés dans l'espace et le temps). En nous-mêmes, dans notre psyché — en particulier dans la « triple activité de l'âme » (mémoire, raison et volonté) — nous trouvons une imago de Dieu, laquelle nous est révélée par l'œil mental. Enfin, grâce à l'œil de contemplation, éclairé par la lumen superius, nous accédons à l'ensemble du domaine transcendant, au-delà du sens et de la raison — à l'Ultime Divin, lui-même.

Tout ceci s'accorde parfaitement à la vision de Hugh de Saint Victor (le premier des grands mystiques victorins), qui distinguait entre cogitatio, meditatio et contemplatio. La cogitatio, ou simple connaissance empirique, est une recherche des faits relatifs au monde matériel au moyen du seul œil de chair. La meditatio est une recherche des vérités au sein de la psyché elle-même (l'imago de Dieu) à l'aide de l'œil du mental. La contemplatio est la connaissance par laquelle la psyché ou âme est unie de façon instantanée à la Divinité en une intuition transcendante (révélée par l'œil de contemplation).

Cette terminologie particulière — œil de chair, de raison et de contemplation — est d'origine chrétienne, mais on trouvera des idées similaires dans les principales écoles de psychologie, de philosophie et de religion traditionnelles. Les « trois yeux » d'un être humain correspondent, en réalité, aux trois domaines majeurs de l'être décrits par la philosophie éternelle, qui sont le grossier (charnel et matériel), le subtil (mental et animique), et le causal (transcendant et contemplatif). Ces domaines ont fait l'objet de multiples études détaillées, aussi me contenterai-je de signaler qu'il y a unanimité sur ce point parmi les psychologues et les philosophes traditionnels.






vendredi 27 janvier 2017

jeudi 26 janvier 2017

Neige en Cévennes


















Cliquer sur les images pour les voir en mode plein écran.




mercredi 25 janvier 2017

Oldies (But Goldies) : Friday on my mind






A l'époque, on les avait surnommé "Les Beatles australiens"; ils n'ont pas eu la même longévité que leur homologues anglais, mais "Friday on my mind" s'est bien vendu lors de sa sortie, en 1966. Et je prend toujours le même plaisir à le réécouter de temps en temps! En bonus, deux autres titres qui faisaient partie du 45 tours original.





Friday on my mind

Monday morning feels so bad,
Ev'rybody seems to nag me
Coming tuesday I feel better,
Even my old man looks good,
Wednesday just don't go,
Thursday goes too slow,
I've got Friday on my mind

{Chorus:}
Gonna have fun in the city,
Be with my girl she's so pretty,
She looks fine tonight,
She is out of sight to me,
Tonight....I spend my bread,
Tonight...I lose my head,
Tonight...I got to get tonight

Monday I have Friday on my mind.
Do the five day drag once more,
Know of nothing else that bugs me
More than working for the rich man,
Hey I'll change that scene one day,
Today I might be mad,
Tomorrow I'll be glad,
I've got Friday on my mind.