«Être en Présence, c'est se situer au point de contact le plus intime de soi-même avec soi-même, en cet espace ineffable où tout apparait et tout disparait, cet espace qui pour l'intellect semble vide, diffus, non localisé, et qui pourtant est plein d'impressions sensitives et d'intuitions vivantes, cet espace où une seule chose est certaine, c'est que ici et maintenant, Je Suis; je ne peux pas dire «ce» que je suis, mais l'évidence de ce «Je Suis» se suffit à elle-même. Et la qualité de paix, la vivacité des perceptions, la fluidité des sentiments qui sont les manifestations immédiates de ce «Je Suis» ont une saveur indubitablement reconnue.»
C'était voici quelques années, sûrement beaucoup, mais peu importe car l'instant est resté «présent». J'étendais du linge dans le coin d'un pré en été. Une voix me fait me retourner et je vois une personne avec une poule dans les bras qui me dit : «elle s'est perdue et je l'ai attrapée.» Au même instant elle découvre les autres poules dans le pré et très décontenancée poursuit : «à quoi ça sert que je la rapporte si vous les laissez toutes s'échapper ?»
Ma réponse m'amuse encore aujourd'hui car j'avais le sentiment qu'elle était très décalée avec la réalité de la personne qui me parlait et pourtant je n'avais rien d'autre qui me semble plus juste. J'ai dit : «ce sont des poules de la campagne, elles ne savent pas qu'on peut s'échapper car nul enclos ne les retient prisonnières, le soir simplement elles regagnent le poulailler; de son point de vue elle n'est pas perdue, elle sait très bien où elle va mais du votre, elle ne devait pas se trouver là.»
La personne a posé la poule à terre, l'a regardée s'éloigner avec ses compagnes puis m'a demandé à visiter le poulailler, a découvert les nids, la mangeoire, l'eau, le perchoir avec le petit escalier pour y monter. C'était la première fois qu'elle voyait une «maison de poules», réalisait que rien n'obligeait ces animaux à y venir et tout pourtant montrait qu'elles y vivaient avec plaisir.
Alors c'est passé une chose qui m'a touchée, cette personne a dit : «j'étais perdue, j'avais perdu de vue la vie entre les murs des villes.» S'adressant aux poules elle les a remerciées et elle est partie avec 6 œufs.. c'était le cadeau de la Vie. Lise
Cas particulier pour la musique : entre le créateur et l'auditeur, il y a l'interprète. Voici une illustration avec du chant Grégorien qui pose encore une fois le questionnement : où commence le sacré ? Tout d'abord, un extrait de "Vexilla Regis", chanté par des moines Chartreux.
Puis, le même extrait, chanté cette fois ci par "La Capella Reial de Catalunya", dirigée par Jordi Savall.
La première version est-elle de "l'art objectif" et pas la seconde ? La "source" musicale est la même, seule l'interprétation diffère. C'est sans doute arrivé à ce point qu'il faut faire taire la raison et se fier à son sentiment...
Voici un point de vue exprimé par des musicothérapeutes: «La musique est belle, disait Mozart, quand les notes s'aiment entre elles. Telle était la conception du célèbre compositeur. L'objectif est clair : distraire par la beauté. C'est aussi pour le grand Maître un mode d'expression, un langage capable d'exprimer et de traduire les impressions, les sentiments, les aspirations et les états d'âme. Ce langage est alors un traducteur, un interprète de nous même. Cette musique là, expressionniste à l'extrême, qui exprime notre intimité au travers de nos joies, de nos amours et de nos peines... c'est la Musique Subjective, c'est la musique de l'émetteur... Au contraire, la musique objective est créée pour le récepteur. Elle a un caractère externe au créateur, elle a une mission. Un but à atteindre. Ainsi, au- delà de l'esthétique, la Musique Objective s'adresse à nous d'une manière subliminale ou non avec deux grandes fonctions : la stimulation et la relaxation.»
Musique objective ou musique subjective? Musique sacrée ou musique profane?Tout d'abord, deux textes, tous deux écrits par des instructeurs spirituels reconnus.
Osho (Baghwan Shri Rajneesh), extrait de "The last testament", Vol 3, chapitre 24.
L'art peut être divisé de deux façons :Quatre-vingt-dix-neuf pour cent de l'art est de l'art subjectif. Seul un pour cent est de l'art objectif. Les quatre-vingt-dix-neuf pour cent de l'art subjectif n 'ont aucun rapport avec la méditation. Seul le un pour cent d'art objectif est basé sur la méditation. L'art subjectif implique que vous déversiez votre subjectivité sur la toile, vos rêves, vos imaginations, vos fantasmes. C'est une projection de votre psyché. La même chose se produit dans la poésie, dans la musique, dans toutes les dimensions de la créativité. L'art objectif est tout à l'opposé. L 'homme n'a rien à jeter dehors, il est tout à fait vide, absolument propre. De ce silence, de cette vacuité naît l'amour, naît la compassion. Et de ce silence monte un espace pour la créativité. Ce silence, cet amour, cette compassion - ce sont les qualités de la méditation. La méditation vous amène à votre véritable centre.(...)
Il y a en Inde des statues devant lesquelles il vous suffit de vous asseoir silencieusement et de méditer. Voyez simplement ces statues. Elles ont été faites par des méditants, d 'une telle façon, dans de telles proportions, que simplement en regardant la statue, la silhouette, les proportions, la beauté...Tout est calculé pour créer un état semblable en vous. Et simplement en vous asseyant silencieusement face à une statue de Bouddha ou de Mahàvira, vous rencontrerez un sentiment étrange, que vous ne pouvez pas éprouver en vous asseyant auprès d'aucune sculpture occidentale. Toute la sculpture occidentale est sexuelle. Vous voyez la sculpture romaine : belle, mais quelque chose crée le désir sexuel en vous. Cela frappe votre centre sexuel. Cela ne vous élève pas. En Orient la situation est totalement différente. Des statues sont sculptées, mais avant qu'un sculpteur ne commence à sculpter des statues il apprend la méditation. Avant qu'il ne commence à jouer de la flûte, il apprend la méditation. Avant qu 'il ne commence à écrire de la poésie il apprend la méditation. La méditation est une nécessité absolue pour n 'importe quel art ; alors 1'Art sera objectif. (...)L'Art objectif est un art méditatif, l'Art subjectif est un art du mental.
G.I.Gurdjeff, extrait de "Fragments d'un enseignement inconnu", d'Ouspensky (p 416/417)
Je vous rappellerai d'abord qu'il y a deux sortes d'art, sans commune mesure, l'art objectif et l'art subjectif.Tout ce que vous connaissez, tout ce que vous appelez art, c'est l'art subjectif, que je me garderai bien, pour ma part, d'appeler art, parce que je réserve ce nom à l'art objectif.
Ce que j'appelle art objectif est très difficile à définir, d'abord parce que vous attribuez ses caractéristiques à l'art subjectif, ensuite parce que vous placez les oeuvres d'art objectif, lorsque vous êtes mis en leur présence, sur le même niveau que les oeuvres d'art subjectif.
Je vous exposerai clairement mon idée. Vous dites : un artiste crée. Je réserve cette expression pour l'artiste objectif. Pour l'artiste subjectif, je dis que chez lui, "ça se crée ". Mais vous ne faites pas la différence; et pourtant, elle est immense. De plus, vous attribuez à l'art subjectif une action invariable, autrement dit vous croyez que tout le monde réagira de la même façon à des oeuvres d'art subjectif. Vous vous imaginez, par exemple, qu'une marche funèbre provoquera chez tous des pensées tristes et solennelles et que n'importe quelle musique de danse, une komarinski, par exemple, provoquera des pensées heureuses. En fait, ce n'est pas du tout le cas. Tout dépend des associations. S'il m'arrive d'entendre pour la première fois, sous le coup d'une grande infortune, un air gai,cet air provoquera en moi par la suite, et toute ma vie durant, des pensées tristes et oppressantes. Et si, un jour où je me sens particulièrement heureux, j'entends un air triste, cet air provoquera toujours en moi des pensées heureuses. Il en est de même pour tout.
Entre l'art objectif et l'art subjectif la différence est en ceci que dans le premier cas l'artiste crée réellement — il fait ce qu'il a l'intention de faire, il introduit dans son oeuvre les idées et les sentiments qu'il veut. Et l'action de son oeuvre sur les gens est tout à fait précise; ils recevront, chacun d'eux selon son niveau naturellement, les idées et les sentiments mêmes que l'artiste a voulu leur transmettre. Lorsqu'il s'agit d'art objectif, il ne peut rien y avoir d'accidentel, ni dans la création de l'oeuvre même, ni dans les impressions qu'elle donne.
Lorsqu'il s'agit d'art subjectif, tout est accidentel. L'artiste, je l'ai dit, ne crée pas; chez lui, " ça se crée tout seul ". Ce qui signifie qu'un tel artiste est au pouvoir d'idées, de pensées et d'humeurs que lui-même ne comprend pas et sur lesquelles il n'a pas le moindre contrôle.Elles le gouvernent, et elles s'expriment d'elles-mêmes sous une forme ou sous une autre. Et lorsqu'elles ont pris accidentellement telle ou telle forme, cette forme, tout aussi accidentellement, produit telle ou telle action sur le spectateur selon ses humeurs, ses goûts, ses habitudes, et la nature de l'hypnose sous laquelle il vit. Il n'y a ici rien d'invariable, rien de précis. Dans l'art objectif, au contraire, il n'y a rien d'imprécis.
L'art ne risque-t-il pas de disparaître en se précisant ainsi ? demanda l'un d'entre nous. Et n'y a-t-il pas justement une certaine imprécision, un je ne sais quoi, qui distingue l'art de --disons : la science ? Que cette imprécision disparaisse, que l'artiste lui-même cesse d'ignorer ce qu'il veut obtenir, qu'il sache à l'avance l'impression que son oeuvre produira sur le public, alors ce sera unlivre "... Ce ne sera plus de l'art.Je ne sais pas ce dont vous parlez, dit G. Nous avons des mesures différentes : j'apprécie l'art à sa conscience — vous l'appréciez d'autant plus qu'il est inconscient. Nous ne pouvons pas nous comprendre. Une oeuvre d'art objectif doit être un "livre", comme vous dites ; la seule différence est que l'artiste ne transmet pas ses idées directement à travers des mots, des signes ou des hiéroglyphes, mais à travers certains sentiments qu'il éveille consciemment et d'une façon méthodique, sachant ce qu'il fait et pourquoi il le fait.
Il suffit de remplacer dans ces textes le mot "art" par le mot "musique", le questionnement reste le même.
Le seul commentaire que je ferai ici est le suivant : lorsque j'utilise un support musical pour une méditation, je choisis toujours des musiques d'inspiration spirituelle, comme le chant Grégorien des moines Chartreux, les chants Qawwali du Pakistan, les chants des lamas Tibétains, les bahjans indiens, etc...
Ce qui ne m'empêche nullement d'écouter attentivement du jazz, rock, pop, chanson diverse, et bien sur musique classique et contemporaine.
Questionnement à suivre...que dire par exemple des musiques de l'article suivant ?
Si ce n'est déjà fait, une visite sur son site est fortement recommandée, histoire de s'offrir une bonne humeur pour la nuit, la journée du lendemain, et les jours suivants...Et tout de suite, voici un petit extrait...
«Ceux qui ont fait voeu de préserver une bonne ambiance autour d’eux avancent souvent discrètement, sans tambour ni trompette. Ce ne sont parfois que de petites pointures, de braves gens qui oeuvrent tout bonnement pour que les choses, naturellement, s’arrangent.
Ce sont des fleurs anonymes placées sur un balcon afin d’égayer une rue. Des visages radieux, même quand personne ne les regarde. Des manches toujours promptes à se retrousser.
Des pochettes-surprises quand quelqu’un doit être fêté. Une poésie des mots et une élégance des gestes. Une façon de déposer un regard neuf sur le monde qui fait que, là où ils opèrent, on se sent un peu mieux. Ces bonnes âmes plaident « capables » en affrontant la difficulté.
Ils prennent soin de remonter, ne serait-ce que d’un cran, le niveau de la conscience générale. Sans faire de bruit et tout en préservant une indispensable détente d’esprit, ils lisent dans le grand-livre ouvert de la vie. La spiritualité est tout simplement placée au coeur de leurs activités. Ces pratiquants sans frontière n’hésitent jamais à s’écarter de leur chemin pour retrouver la source d’origine au coeur de chacun. Les excellents thérapeutes, les fins psychologues et tous les gens du commun qui savent soigner et accompagner, ressentent parfois très intimement cette profonde personnalité mutuelle, libre comme une page blanche, offerte comme un blanc-seing, souriante comme une réelle présomption d’innocence.
Face à la froideur des mondes voués à la technicité, aux relations vidées de leur sens, aux réflexes chargés de chaînes qui entravent la bonne marche de nos existences et aux religions trafiquées, il est bon de reconnaître l’éclat de cette ouverture d’esprit initiale que les enfants, les poètes et les simples d’esprit approchent quelquefois. Cette vaste présence intime, disponible au fond de tous, est le vide médian de l’essieu qui permet à la roue de tourner.
Les cieux ouverts par-dessus les toits. Aucune religion, surtout pas celles qui ont opéré une sorte d’O. P. A. sur Dieu, ne peuvent se targuer d’avoir conquis cet espace dans l’esprit, encore moins d’en être les seuls dépositaires. Même l’alpiniste qui plante son drapeau au sommet de la montagne sait que le monde ne lui appartient pas. Il en va ainsi en ce qui concerne cette personnalité, cime et abîme, qui nous ouvre à l’infini. On ne peut pas s’en emparer.
Nous sommes tous des passants. À titre temporaire, qu’avons-nous de mieux à faire que de nous laisser inspirer par cette personnalité qui, de la terre natale à la pierre tombale, nous accompagne et nous élargit, nous précède et nous suit ? Nous sommes liés les uns aux autres par le biais de cette vastitude qui surpasse tout. Sans nom, sans définition et sans limitation d’aucune sorte, cette « Personne Initiale », pleine et entière, survient toujours à l’improviste. Elle ne va pas de soi. Ne vient pas d’ailleurs. Retentit comme jamais.
C’est « Ça » qui amène à ce que « Je » me lève ! « Je » me dis ! « Je » pense que ! « Je » m’émeus ! « Je » agis ! Un grand « Je » collectif dépasse de loin mon petit je mal luné, mal disposé et mal élevé. Grâce à ce « Je », mon pays, c’est le monde. Ma race, c’est l’humain. Ma tradition est universelle. Le ciel est une terre d’accueil. Est-ce ce « Je »-là que les uns appellent « Divine Personne » et que les autres nomment « Liberté » ?
Alors que la rhubarbe n'est pas habituellement cultivée dans les Cévennes, j'ai réussi à acclimater un plan qui est devenu bien vigoureux au fil des années. Et au printemps, voici l'inflorescence majestueuse qu'il produit, et que je laisse malgré les conseils des manuels de jardinage (ça affaiblit la plante, parait-il...) Quelques menus insectes profitent de la vaste surface des feuilles pour prendre leurs aises! (Ces photos datent de mai 2008)
Trouvé sur le site de la ville d'Houdemont cette légende relative à notre légume du jour :
"Hode Le Germain, qui selon la légende avait installé son camp en ces lieux voilà bien longtemps, avait trouvé l’endroit fort plaisant. Une multitude de sources déjà connues des druides pour leurs bienfaits avaient abreuvé ses soldats assoiffés. Mais une particularité avait retenu son attention : les pentes du lieu-dit « Extra Montes » « En dehors des Monts » étaient couvertes de plants de rhubarbe luxuriants. Hode le Germain qui était parti chasser fut attaqué par une horde de loups affamés. De chasseur, il devint gibier. Son cheval, pris par la peur, fit un écart qui le jeta de sa selle. Par malchance au cours de sa chute, il perdit son épée. Cependant, il ne se fit aucun mal, car il fut amorti par un énorme pied de rhubarbe. Dans un réflexe salvateur, il arracha un gros et long bâton de rhubarbe et frappa à toute volée la meute hurlante. Un loup énorme, aux yeux injectés de sang, sans doute le chef de la meute se précipita sur lui et voulut mordre à belles dents le dangereux bâton qui le fustigeait. Surpris par l’acidité de celui-ci, il poussa un hurlement d’effroi et détala suivi de toute sa bande. On ne le revit jamais dans nos contrées. Ainsi était née la légende de « La Rhubarbe qui faisait fuir les loups ». C’est bien plus tard que l’on découvrit ses autres vertus bénéfiques. Hode le Germain à son tour choisit parmi ses plus valeureux soldats, huit fiers guerriers et créa ainsi « L’Ordre des Rhubarbiers ». De nos jours la tradition perdure et se fête tous les ans, le jour du 8 Mai."
Extraits de la page Facebook «L'Humour du Prochain», qui, comme son nom l'indique, est consacrée au partage d'humour sous toutes ses formes et déclinaisons.