dimanche 8 novembre 2020

Tomber les peaux











Silence.
La nudité du silence.
L’Indicible se tait.
Se goûte nu de soi.
La langue le trahit,
Le mot le pointe
Mais le déforme.
La focale le limite
La perspective le tronque
La métaphore l’habille
Et le masque;
Le symbole le voile,
Et le mystère mystifié
Du mythe ment.
Pas de mots.
Rien de tout ça ne se parle
Rien de tout ça ne se pense.
Qui donc les aurait ?
Un doigt pointe la lune
Illuminé et pathétique.
Nécessaire et inutile.
Incontournable et trompeur
Si il ne touche au coeur
De l’intime résonance
D’une profonde harmonique.
Mais Ohhhhh…Douleur !
Comme l’oubli tombe vite
Qui obscurcit cette grandeur
Dés lors que je dis « moi »
A toute cette épaisseur…




......Alors?
Tomber les peaux,
L’une après l’autre.
Tous les savoirs
Présomptueux.
Tous ces « pourquoi »
Dont on est sûr !
Tous ces « comment »
Si indûment
Affirmatifs !
Tous les je sais ,
Les je crois ;
Les c’est ici !
Les c’est par là !
Les il faut
Les je veux ,
Les tu dois .
Les c’est moi
Les c’est toi …
Tout ce qu’on a appris.
Tout ce qu’on croit connaître.
Tout ce qu’on a été
Et tout ce qu’on croit être !
Retrouver la « Mémoire »,
Laisser grandir le feu
Au bois du Cœur de soi
Au creux de l'humus de l'étant
Jusqu’au dévoilement,
A la métamorphose :
A l’évidence de « Cela »
Au cœur de CELA….
Maintenant
(Texte et voix : Nadia Charandak / Piano : Michel Tardieu)