jeudi 2 janvier 2020

L'éveil n'est pas un état, mais tous les états (Yvan Amar)





Ces aphorismes ont déjà été publiés ici ou là sur ce blog, mais comme on dit, «vous en reprendrez bien un peu!» 
Et puis les commentaires laissés lors de la première publication méritent que l'on s'y attarde...


L'éveil n'est pas un état, mais tous les états.




Non pas un réalisé, mais un réalisant, car on est en réa­lisation constante.
La réalisation n'est pas une fin, mais un phénomène constant, un saut sans fin.

On ne peut être établi dans l'éveil ; ce serait de nou­veau le fixer. C'est le bourgeois qui s'établit.
« Être établi », c'est un peu avoir pignon sur le Soi, comme d'autres ont pignon sur rue...
L'éveil est la fluidité de l'éveil et du non-éveil.

L'éveil, c'est ce mouvement permanent de soi vers soi, et c'est ce mouvement permanent qui fait qu'on est à chaque instant sa propre voie et sa propre destination.






On n'atteint pas l'éveil ; un jour, on se rend compte qu'on vit l'éveil !

C'est l'empêcheur de l'éveil qui cherche un moyen de provoquer l'éveil.

Quand on dit : « La recherche de l'éveil est obstacle à l'éveil », ce n'est pas la recherche qui est obstacle, mais le fait de la fixer sur l'objet « Éveil ».
L'éveil n'est pas non-recherche, mais recherche sans objet (sans Nom).

Ce n'est pas l'éveil qui arrive ou s'en va, c'est le moi qui disparaît ou apparaît.

L'éveillé ne peut jamais être malade, un malade ; mais il connaît la maladie. De même qu'il ne peut jamais être un penseur, bien qu'il pense, jamais être un acteur, bien qu'il agisse.





Dire que l'éveil ne connaît pas la colère, c'est appauvrir l'éveil d'autant, et le limiter par elle. Si la colère est ca­pable de limiter l'éveil, alors elle est plus puissante que lui. Conclusion logique : il vaut mieux être coléreux qu'éveillé !

L'éveil connaît la colère, mais l'éveillé n'est pas coléreux.





L'éveil n'est pas un état, mais tous les états.

L'éveil n'est ni clair ni obscur ;
l'éveil rend le clair et l'obscur vivants.

Entrer dans l'éveil, c'est comme entrer dans une mer sans rivages. Il n'y a pas d'autre bord, il n'y a pas de fin. C'est parce que la réalisation meurt à chaque instant qu'elle est vivante ; et c'est parce que nous nous refu­sons à mourir à chaque instant que nous ne sommes pas vivants.








La réalisation (libération-éveil-délivrance) n'est pas le terme, l'aboutissement d'un processus, mais la nature fondamentale même de tous les processus.

C'est parce que le rêve s'arrête que l'on appelle ça l'éveil. Mais en fait, l'éveil, cela n'existe pas.









Cela s'appelle l'éveil du point de vue du rêve, mais quand le rêve cesse, cela n'a plus de nom, cela est Cela, c'est tout.

L'éveil s'évanouit avec le rêve.