dimanche 27 janvier 2019

Lieux silencieux, silence des mots, musiques du silence...







«Il n'y a pas à créer le silence, il n'y a pas à l'introduire en nous. Il y est déjà et il s'agit tout simplement de le laisser revenir en surface de lui-même, de sorte qu'il élimine par sa seule présence tous les bruits importuns qui nous ont envahis.»
(Un Chartreux)

(Chant grégorien des moines chartreux)




"Quand vous ferez le deux Un" (évangile selon Thomas, logion 22)

"Sadhana" est un terme sanskrit qui désigne la réalisation spirituelle.
Dans la plupart des traditions, il est fait mention d'un "son primordial" qui aurait créé le monde.
Ce son est souvent décrit comme une voyelle, considérée comme sacrée contrairement à la consonne qui vient interrompre le souffle.
L'idée d'y associer, plutôt d'intégrer, le "souffle-son" de la voix humaine au violoncelle s'est imposée à moi comme son dédoublement symbolique, retournant irrémédiablement malgré les méandres de nombreux chromatismes ou de quarts de ton vers l'unité vibrante de l'unisson.
Inspiré par le chant diphonique originaire de Haute Asie (l'organe vocal parvenant à combiner deux voix en même temps), j'ai souhaité que la musicienne trouve en son intimité le son "premier" de sa voix en une sorte de voyelle sans forme lorsque les lèvres sont totalement détendues. Le fait que la voix ne soit pas "travaillée" et que ce soit la même personne qui chante et joue est ici essentiel.
Quant au violoncelle, j'ai choisi d'en modifier la sonorité par l'emploi d'une scordatura ; la corde de do est abaissée au la ce qui a pour effet d'élargir la tessiture dans les profondeurs du grave mais aussi d'amplifier les vibrations par la résonance sympathique de cette corde détendue.
A la fin de l'œuvre, tel un mantra, le "m" nasal vient capter l'énergie pour l'ancrer au fond du corps.
Mon idéal serait que l'auditeur se retrouve dans un espace complètement inconnu, libre de toute mémoire, sans repère et donc ouvert, où les sons provenant de l'instrument violoncelle et ceux du corps ne pourraient être identifiés.
Au fond, ce qui nous touche dans une œuvre d'art ou un beau paysage, n'est-ce pas d'abord le mystère inconditionné qui l'a fait naître, comme le silence derrière la musique, ce silence qui est notre nature profonde et d'où peut naître toute créativité ?
Cette pièce est donc construite sur le silence, donnant vie à la manifestation, puis retournant au silence dont elle avait émergé.
Composée à la mémoire d'Olivier Greif, elle se fait l'écho de nos années d'échanges en matière d'art et de spiritualité. Elle porte ma reconnaissance pour la confiance enthousiaste et bienveillante qu'il a toujours manifestée auprès du jeune compositeur que j'étais.
(Pascal Amoyel)





ll y a « un endroit » qui est Silence total. Ce Silence est toujours là et se vit en permanence. Il n'est pas l'opposé du bruit, il contient tout, les sons et l'absence des sons, il en est la trame. Lorsque le mental se tait il est possible d'en faire la pleine expérience. La plupart du temps, notre attention se porte sur le monde des pensées qui ne sont que les vaguelettes de l'Océan de Silence qui est en arrière-plan.
Se reconnecter à ce Silence permet de se retrouver réellement. A partir de l'Océan, les vaguelettes ont une tout autre saveur.
Le Silence dont il s’agit n'est pas l'opposé du son, ou le synonyme de l'absence, c'est la nature même de l'être, de la conscience. Ce n'est ni une qualité ni une expérience, c'est simplement l'absence de nous-même en tant que personne, révélant la présence de soi en tant qu'être.
C'est la trame invisible et immatérielle de tout ce qui est, celle qui donne naissance, soutient et absorbe toute perception. C'est l’inconnaissable tranquillité absolue.
Impalpable, invisible, inconnaissable, indescriptible, ne peut que se savoir être.
(Dayana Boisset)

(Partie VIII du «Quatuor pour la fin du temps», d'Olivier Messiaen)





Quand passe la musique ne vient que le silence
On sait que tout est dit de toute éternité
On s'arrête gravement chaque fois qu'elle s'avance
Cueillant en son sourire la fleur de vérité
On se tait on écoute la voix de l'évidence
Quand passe la musique ne reste que le silence

(Improvisation - Nathalie Meier, Flute à bec)



Le monastère de la Grande Chartreuse, vu du sommet du «Grand Som» (2026m)


jeudi 24 janvier 2019

Demis Roussos et Aphrodite's Child






En hommage à Demis Roussos dont je viens d'apprendre le décès, je republie cet article datant d'octobre 2010.





Aphrodite's Child est un groupe de pop-rock et rock progressif grec de la fin des années 60. Le groupe fut créé en Grèce par Evangelos Odysseas Papathanassiou (plus connu sous le nom de Vangelis), Demis Roussos, Lucas Sideras et Silver Koulouris. La formation voulait se rendre à Londres, pensant que la ville pourrait contribuer à leur succès, mais elle n'alla pas plus loin que Paris, à cause des événements de 1968. Soit dit en passant, Koulouris resta en Grèce pour terminer son service militaire. Il rejoint le groupe pour l'enregistrement de 666. (Source : Wikipedia)

Lorsque l'on écoute les deux premiers titres (les "tubes"), puis les trois suivants (extraits de l'album "666"), on ne manquera pas de constater une certaine différence dans l'inspiration musicale...





THE FOUR HORSEMEN

And when the lamb opened the first seal,
I saw the first Horse.
The Horseman held a bow

Now when the lamb opened the second seal,
I saw the second Horse
The Horseman held his sword

The leading horse is white
the second horse is red
the third one is a black,
the last one is a green

And when the lamb opened the third seal,
I saw the third Horse.
The Horseman had a balance

Now when the lamb opened the fourth seal,
I saw the fourth Horse.
The Horseman was the Pest

The leading horse is white
the second horse is red
the third one is a black,
the last one is a green



THE SEVENTH SEAL


And when the lamb opened the
next two seals,
We saw the souls,
We saw the martyrs,
we heared them crying,
We heared them shouting,
They were dressed in white,
They'd been told to wait

The sun was black,
the moon was red,
the stars were falling,
the earth was trembling
And then the crowed
impossible to number
carrying flowers,
shouted amid the hotless sun
the lightless moon
the windless earth
the colourless sky:
"How much longer will we suffer
from hunger?
How much longer will we suffer
from thirst?"

And when the lamb opened the seventh seal,
silence covered the sky





mardi 22 janvier 2019

L'Art d'Être Conscient n°10 : Arnaud Desjardins, l'action libératrice








Extraits de la page Facebook «L'Art d'Être Conscient»





Une approche de ce thème de l'action concerne la manière dont vous allez mener votre existence, c'est-à-dire l'orientation générale que vous voulez lui donner.

Qu'est-ce que j'ai envie de faire, qu'est-ce que je vais tenter d'accomplir qui soit épanouissant, enrichissant, nourrissant pour moi et qu'est-ce que je peux faire qui m'aide à mûrir? Vous pouvez ainsi envisager des changements professionnels, pourquoi pas, peut-être même de grands changements, vous pouvez décider de gagner de l'argent quitte à l'utiliser ensuite pour prendre une année sabbatique et aller vivre dans des ashrams hindous et un monastère zen. Comment allez-vous alors vous débrouiller concrètement pour y parvenir? Il y a peu de chances que les millions vous tombent un jour du ciel si vous ne bougez pas le petit doigt. Ou encore, si vous êtes casaniers et timorés, vous pouvez envisager de faire un voyage en Inde, pour voir ce que cela peut vous apporter de neuf, d'inattendu, d'inconnu.
Nous butons sur un paradoxe.




En parlant comme je le fais maintenant, avec conviction et insistance, j'ai l'air de considérer que nous avons une très grande liberté pour mener cette stratégie, pour décider je veux faire ceci, je veux faire cela, comme si nous pouvions manoeuvrer à notre gré les causes et les effets.
En fait, je pourrais tout aussi bien dire, ce qui semble en complète contradiction, que des chaînes de causes et d'effets sont à l'œuvre et que, de toute façon, pour reprendre les paroles de Ramana Maharshi : « Ce qui doit arriver arrivera, quoi que vous fassiez pour que cela n'arrive pas, et ce qui ne doit pas arriver n'arrivera pas, quoi que vous fassiez pour que cela arrive. » Comment allons-nous concilier la nécessité d'agir avec cette formulation du Maharshi qui paraît d'un déterminisme accablant? J'avais demandé à Swâmiji s'il reprenait à son compte une telle parole et il l'avait à la fois justifiée et nuancée, en ce sens que si nos efforts, nos tentatives vont non pas à l'encontre de notre mécanicité et de la force d'inertie des habitudes mais à l'encontre du mouvement même de la nature, de l'ordre des choses, effectivement ils n'aboutiront pas.
Si ce que nous décidons – je vais entreprendre un voyage, je vais gagner de l'argent, je vais modifier ma vie professionnelle – va à contre-courant de cet immense ensemble de chaînes de causes et d'effets qui constitue la marche de l'univers, nous échouerons, nous nous épuiserons pour des résultats qui ne viendront jamais. Mais si ce que nous décidons c'est d'agir non pas en contradiction avec l'ordre de l'univers mais en contradiction avec nos habitudes et notre mécanicité, là nous pouvons réellement obtenir des résultats, y compris des résultats extérieurs, c'est-à-dire réussir certaines de nos entreprises qui nous apporteront un épanouissement, une croissance, un accomplissement, l'opposé de la frustration, et en même temps qui induiront un changement de notre être en profondeur.
(Arnaud Desjardins, La voie et ses pièges)





«Être Conscient, c'est être en intimité avec soi-même et le partager ensemble, c'est savoir se relier dans l'instant avec ce qui nous habite en profondeur, c'est savoir écouter à partir de cette même profondeur, c'est être là, tranquille, disponible, attentif, vulnérable.»







lundi 21 janvier 2019

Ramana Maharshi : La poule et les poussins








Q : Par quel mécanisme nous endormons-nous et nous réveillons-nous?
R : A la tombée de la nuit, la poule se met à glousser. Les poussins se précipite vers elle et se cachent sous ses ailes. Elle se dirige alors avec eux vers son nid pour y passer la nuit. A l'aurore, les poussins sortent du nid, et la mère poule les suit. Dans cet exemple, la poule représente l'ego qui rassemble toutes les pensées avant d'aller dormir. A l'aurore, les rayons du soleil s'irradient en tous sens sur la terre et ils se résorbent au crépuscule.
Il en va de même pour l'ego; lorsqu'il se manifeste, il déploie tout son attirail de pensées, d'émotion, etc. Lorsqu'il se résorbe, tout disparait avec lui.
(L'enseignement de Ramana Maharshi, fin du paragraphe 250)



dimanche 20 janvier 2019

Tigran Mansourian






«Tigran Mansourian (en arménien : Տիգրան Մանսուրյան, souvent écrit à l'anglaise Mansurian) est un compositeur arménien né le 27 janvier 1939 à Beyrouth.

En 1947, la famille de Tigran Mansourian déménage en Arménie, et s'installe dans la capitale Erevan en 1956. Mansurian étudie à l'académie de musique d'Erevan avec Edvard Bagdasaryan, et obtient son doctorat avec Lazar Saryan au conservatoire d'État d'Erevan, où il enseigne plus tard l'analyse musicale.

Il devient rapidement un compositeur reconnu en Arménie, et établit de nombreuses relations créatives avec des musiciens et compositeurs internationaux comme Valentin Silvestrov, Arvo Pärt, Alfred Schnittke, Sofia Gubaidulina, André Volkonsky, Edison Denisov, Kim Kashkashian, Jan Garbarek, et le Hilliard Ensemble.» (Wikipedia)


Tovem, pour ensemble de 15 instruments




jeudi 10 janvier 2019

Horn Stuff (Pierre Drevet & André Manoukian)




Horn-stuff


Horn Stuff, un groupe de musique d'orientation Jazz-Funk, fut créé en 1980 par Pierre Drevet et André Manoukian dans la région Grenobloise. Ils enregistrèrent deux albums, en 1981 et 1982, non édités en CD et uniquement disponibles d'occasion en disque Vinyl. A noter que, outre les deux créateurs du groupe qui se sont illustrés en tant que compositeurs, musiciens solistes (L'ONJ de Laurent Cugny en ce qui concerne Pierre Drevet), arrangeurs et même présentateur d'émissions de télévision (André Manoukian, émission "Nouvelle Star"), nous trouvons dans le premier album deux artistes devenus populaires dans les milieux du jazz : Elisabeth Kontomanou (chant) et Michel Perez (guitare). On notera aussi dans le deuxième album la présence de Jacques Helmus (sax, flûte). Signalons pour terminer qu'André Manoukian est l'un des fondateurs du "Cosmo-Jazz festival", dont la sixième édition a eu lieu au mois de juillet dernier à Chamonix.




Voici deux extraits du premier album, suivis de deux extraits du second.



hs1

hs2





Liens pour télécharger l'intégralité des 2 albums, numérisés en MP3 320 Kb/s: Premier album Deuxième album
(clic droit, enregistrer la cible sous...)




mardi 8 janvier 2019

Yes : Roundabout







"YES" n'est pas seulement le mot magique bien connu, c'est aussi le nom d'un groupe de rock progressif mythique né dans les années 70, et dont la carrière dure encore : voir leur site internet.
Vous pouvez consulter l'histoire du groupe ainsi que sa discographie sur wikipedia.









lundi 7 janvier 2019

Le Hit-Parade de Wolinski : Dieu









Cliquer sur les images pour les lire en mode plein écran.



Bill Frisell : Live to tell