jeudi 16 juin 2022

La chanson de la grande capitulation







J'ai accompagné, en tant que pianiste, Anna Prucnal sur une pèriode d'environ quatre ans (1989 à 1993) Un disque du spectacle "Monsieur Brecht" créé le 26/02/1993 à Troyes existe, en voici un extrait. (Le texte est dit par Jean Mailland)



La chanson de la grande capitulation 
(Texte de Bertold Brecht, musique de Paul Dessau)
 
Chant : Anna Prucnal 
Récitant : Jean Mailland 
 Piano : Michel Tardieu 
Enregistré en direct le 26 février 1993 par Roger Roche à L'Espace Cité, Troyes. 
 
Chanson de la Grande Capitulation (Brecht/Dessau) 
 
Moi aussi j'ai dit, dans la fleur de ma jeunesse : Je ne suis pas pareille à toutes les autres.
(Pas une simple fille de ferme J'ai de l'allure et des talents, j'ai de l'ambition) 
Je ne mangeais pas de tout, j'avais ma délicatesse, Je prétendais marcher la tête haute. 
(Tout ou rien. Le premier venu, jamais. Comme on fait son lit on se couche. 
Personne ne me fera la loi). 
Le pinson dans la cour Siffle : cause toujours ! 
Avant que l'année soit écoulée Tu marcheras avec la clique Tu joueras sur ton petit clairon, Mets-toi dans le ton. Une deux, tout le monde dans le rang 
L'homme propose, Dieu dispose... Tout ça c'est du flan. 
 
Avant qu'une année se soit écoulée J'ai appris à boire dans tous les verres. 
(Deux enfants sur les bras, au prix qu'est le pain, et tous les frais qu'on a) 
Quand ils m'ont laissée, après m'avoir éduquée, Je ne marchais plus, je rampais sur la terre.
(Faut prendre les gens comme ils sont. La main gauche ignore ce que fait la main droite. 
On ne passe pas par le trou d'une aiguille) 
Le pinson dans la cour Siffle : cause toujours ! 
L'année n'est pas encore passée La voilà qui marche avec la clique, 
Elle joue déjà de son petit clairon, Elle se met dans le ton. 
Une deux, tout le monde dans le rang ! 
L'homme propose, Dieu dispose... Tout ça c'est du flan 
 
J'en ai vu beaucoup monter à l'assaut du ciel, Nulle étoile n'est assez belle, n'est assez loin. 
(Travaillez, prenez de la peine. Quand on veut on peut. 
Les petits ruisseaux font les grandes rivières) 
Ils ont tant cherché, tant remué le ciel et la terre, 
Qu'à la fin ils ne pouvaient plus remuer leur propre main. 
(Selon ta bourse, gouverne ta bouche) 
Le pinson dans la cour Siffle : cause toujours ! 
Avant que l'année soit écoulée Les voilà qui marchent avec la clique 
Ils jouent sur leur petit clairon, Ils se mettent dans le ton. 
Une deux, tout le monde dans le rang ! L'homme propose, Dieu dispose... 
Tout ça c'est du flan !