jeudi 24 septembre 2009

Mécanique des fluides




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Autobiographie en cinq actes (Portia Nelson)

1.Je descends la rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir:
Je tombe dedans.
Je suis perdu...je suis désespéré.
Ce n’est pas ma faute.
Il me faut longtemps pour en sortir.

2.Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir:
Je fais semblant de ne pas le voir.
Je tombe dedans à nouveau.
J’ai du mal à croire que je suis au même endroit,
Mais ce n’est pas ma faute.
Il me faut encore longtemps pour en sortir.

3.Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir:
je le vois bien.
J’y retombe quand même...c’est devenu une habitude.
J’ai les yeux bien ouverts,
Je sais où je suis,
C’est bien ma faute.
Je ressors immédiatement.

4.Je descends la même rue.
Il y a un trou profond dans le trottoir:
Je le contourne.

5.Je descends une autre rue...


bulles

Une interprétation de ce poème, trouvée sur Evolute-conseil

Les 5 stades de la libération d'un de ses schémas :

1) Stade de l'inconscience complète :

Je marche mécaniquement et tombe donc mécaniquement. ("L'homme est comme une marionnette dont les stimulations extérieures tirent les fils."(4)) En conséquence je souffre et me vis comme victime impuissante du monde extérieur, je me débats dans mon malheur, inconscient de toute possibilité d'évolution.

2) Stade de la prise de conscience du problème :

Je retombe dans le même trou en marchant tout aussi mécaniquement. Là, je m'indigne de la répétition de mon comportement, je nie même la réalité ("ce n'est pas possible".) Je suis toujours malheureux et aveugle, mais j'en ai marre, donc je suis prêt à prendre conscience que j'y suis pour quelque chose.

3) Stade de la prise de conscience du schéma :

Je prends conscience de la réalité de mes schémas et de mes croyances, avec lucidité, je vois "ce qui est", sans culpabiliser ni désespérer mais en en prenant toute la responsabilité. N'étant plus dupe de moi-même, ayant fait naître le témoin conscient en moi, je me sens mieux et bien qu'étant tombé dans le trou, je parviens à moins souffrir.

4) Stade de la pratique consciente :

Je suis parfaitement conscient de mon schéma et de ce qu'il me fait faire. Grâce à une attention vigilante permanente, je ne retombe plus dans mon schéma duquel je me dégage peu à peu.

5) Stade de l'autonomie :

Je suis libre de mon schéma. Conscient de moi, je n'agis pas en réaction mais d'une manière autonome et créatrice… à moins que je ne rencontre un autre schéma…"

trou


2 commentaires :

Catherine Bondy:Psycho-Praticienne et Peintre. a dit…

Belle métaphore de notre mécanicité qui peut se transormer en conscience ...
Merci Michel .
J'ai eu un sourire en relisant ce qui a été l'objet d'un séminaire il y a de nombreuses années ...

Anonyme a dit…

Ca me rappelle un film américain : un jour sans fin.
Le type se réveille tous les matins dans la même journée.
Si bien qu'à la fin il connaît la journée par coeur.
Sacré bon scénario. ;)