jeudi 20 novembre 2014

L'Art d'Être Conscient n°3 : «Que voulez-vous ?»






Extraits de la page Facebook «L'Art d'Être Conscient»





Une question d'apparence anodine, mais à la portée incalculable lorsqu'elle est posée en pleine conscience dans le contexte de la voie, une question à laquelle il est nécessaire de revenir encore et encore, ici et maintenant, instant après instant...

Voici, extrait de «La voie et ses pièges», ce qu'en dit Arnaud Desjardins :


«Pouvez-vous admettre que le but de la voie soit l'effacement du sens de la séparation? Si nous prenons ces mots au sérieux et si nous admettons que ce ne sont pas des paroles creuses, ces propos sont tellement inhabituels, tellement inattendus qu'ils nous obligent à nous situer en face d'eux avec gravité : est-ce que je crois possible une telle transformation de mon être et de ma conscience et à quel prix puis-je accéder à un niveau aussi transcendant, métaphysique? Et, en définitive, est-ce vraiment cette « réalisation » qui m'intéresse, qui m'attire et que je veux réellement? Cela vaut la peine de se pencher sur ce point, de réfléchir à cette question, parce qu'elle est la source d'immenses malentendus. Des centaines de milliers d'Occidentaux se tournent aujourd'hui vers la spiritualité. La vente des livres, le succès de gourous vrais ou faux, l'intérêt pour le yoga, le vedânta, le tantrayana, le zen, le soufisme, la spiritualité des Amérindiens, en sont la preuve. Les faits sont là. Que l'on ironise ou que l'on prenne au sérieux cette recherche, il n'en est pas moins vrai qu'elle gagne en importance. Et je ne veux pas m'étendre sur des phénomènes encore plus importants au point de vue sociologique qu'on regroupe sous l'appellation « New Age » et parmi lesquels on trouve vraiment de tout, y compris le pire.

Mais parmi ces Occidentaux qui abordent le zazen, la méditation, qui se rendent dans un ashram, qui rencontrent un maître hindou ou tibétain en séjour en France, qui se considèrent engagés sur la « Voie », combien sont vraiment motivés par la demande ultime? Or à cet égard, vous ne pouvez pas faire semblant. Vous ne pouvez pas vouloir ce que vous ne voulez pas, désirer ce que vous ne désirez pas, aspirer à ce à quoi vous n'aspirez pas. Il est stérile de s'illusionner ou de vivre dans des malentendus. Tous les sages, connus ou inconnus, s'ils méritent le nom de sages, sont les garants de cette possibilité de transformation radicale, de cet autre monde, ce tout autre monde, mais la plupart de ceux qui les approchent et même qui les entourent n'ont pas une véritable aspiration de cet ordre. La demande – et je peux la comprendre tant elle a été la mienne – c'est d'être plus heureux dans l'existence, de se sentir moins blessé intérieurement, moins complexé au sens ordinaire de ce mot, plus à l'aise dans la vie professionnelle, moins inhibé dans la vie sexuelle et amoureuse. Je ne dis certes pas que ce soient des buts incompatibles, en tout cas au début de la voie, mais ce sont des buts différents qu'il importe de ne pas confondre.»






«Être Conscient, c'est se situer au point de contact le plus intime de soi-même avec soi-même, en cet espace ineffable où tout apparait et tout disparait, cet espace qui pour l'intellect semble vide, diffus, non localisé, et qui pourtant est plein d'impressions sensitives et d'intuitions vivantes, cet espace où une seule chose est certaine, c'est que ici et maintenant, Je Suis; je ne peux pas dire «ce» que je suis, mais l'évidence de ce «Je Suis» se suffit à elle-même. Et la qualité de paix, la vivacité des perceptions, la fluidité des sentiments qui sont les manifestations immédiates de ce «Je Suis» ont une saveur indubitablement reconnue.»