mardi 25 avril 2017

Betty : l'arrogance d'exister individuellement








Le rêveur réfléchit et se dit : « Je vais abandonner le rêveur que je crois être, faire comme s’il était une illusion, ne plus y penser, faire le silence, me calmer, écouter, évaluer... Je vais jeûner, accepter le moment présent, méditer… » Il a la croyance qu’il doit faire un mouvement personnel pour provoquer l’arrêt du rêve, pour s’éliminer lui-même. Il accumule des frustrations à l’intérieur de lui. Celles-ci pourrissent et le rendent encore plus malheureux
La roue tourne; le rêveur croit qu’il ne croit pas au rêve. Il pense que ce nouvel état plus paisible, plus réceptif, plus dans le cœur, est une ouverture pour trouver la Vie, la Source. Le rêveur a fait de lui-même un objet identifiable et qualifiable. Cet objet rêveur croit que l'Absolu est aussi un objet à acquérir dans son monde inventé. Il est une machine à faire des concepts dans un monde qui est lui-même totalement conceptualisé. Le rêveur a une histoire personnelle : il est une femme ou un homme qui se balade dans le temps et croit avoir le pouvoir d’intervenir et surtout de comprendre. Il est le reflet de qui il croit être. On ne rêve que soi.

Quand le rêveur identifie les objets, les personnes, les situations; quand il évalue la crédibilité des religions, des gourous, et qu’il les juge et les classe; quand il se proclame un spécialiste de la compréhension, de la beauté de la vie : le rêveur rêve. Les milliers de concepts qui peuplent son rêve sont comme des milliers de petits blocs de Lego avec lesquels, il construit et améliore sa nouvelle demeure sécuritaire : sa vie personnelle. Il souffre d’une maladie incurable : l’ignorance. La base de sa construction est l’arrogance d’exister individuellement.



2 commentaires :

Nadine a dit…

Je n'avais pas lu un post aussi desesperemment vrai depuis longtemps, je pleure mon arrogance ... merci pour votre post
Nadine

Chronophonix a dit…

Et merci à Betty pour sa clairvoyance...