dimanche 16 octobre 2016

Qawwali : Subhan Nizami & Brothers









Extrait du concert enregistré le lundi 10 mars 2014 au studio 105 de la Maison de la Radio.

Avec le précieux concours de Saïda Haider, spécialiste de la musique Soufie pakistanaise et traductrice, et de Martina Catella, de la Société Française d’Ethnomusicologie.


«Les fragments de textes liturgiques soufis sont appelés aqwal. Celui qui les récite est appelé qawwal, l’art de cette récitation étant le qawwali.
Le qawwali est ainsi la récitation de textes sacrés choisis par les grands Saints Soufis musulmans, présentés dans un écrin musical.

L’art de la musique sacrée sous sa forme actuelle a été créé sous l’ordre de Khwaja Nizamuddin Aulia. Vers l’an 1276, son disciple Hazrat Amir Khusro (1253-1325), l’inventeur du genre musical nommé musique hindoustanie, rassemble douze élèves âgés de 12 ans pour les initier à l’art du qawwali. Le premier de ses élèves s’appelait Mian Sammaath, il est le seul à posséder des descendants.

Il faut appartenir à une famille de musiciens ayant exercé cet art depuis au moins quatre générations pour bénéficier du titre de gharana. Le jeune et dynamique Subhan Ahmed Nizami est son 33ème descendant en ligne directe, il dirige l’une des quatre branches des Qawwals Bache Dehli Gharana et assume une lourde responsabilité : la transmission orale des textes liturgiques qui lui ont été confiés par ses ancêtres. Il conserve ainsi quelques 2500 manuscrits.

En même temps que les textes, le secret de la lecture de ses poèmes se transmet de père en fils. Les langues utilisées dans ces chants sont variées, le persan ancien (langue des Saints soufis) s’imprégnant souvent des langues et dialectes locaux : braj, sanscrit, hindi, persan, arabe et plus récemment urdu (langue officielle de la Cour avec le persan) et penjabi. Ils cherchent à véhiculer un message universel d’amour, de fraternité, d’amitié.»




«Kabira kouan eik hai
Pani bhare an eik
Bhandhe hi mein bhaith hai
Pani sab mein eik hai»

Kabira, il n’y a qu’une seule source
Chacun va y puiser son eau
Le mystère réside dans la forme du récipient
Car l’eau contenue dans chacun d’eux est identique

Kabir Daas, poète mystique du 16ème siècle.