mardi 11 décembre 2012

Lee Lozowick : Amour humain, Amour mystique









UTILISER LES COMPOSANTES DE L'AMOUR HUMAIN POUR ENVISAGER L'AMOUR À PORTER AU BIEN-AIMÉ

Vous pouvez entretenir avec votre épouse, vos enfants, vos parents et amis des relations sans pro­blèmes, profondes, où il y a place pour l'amour, l'atten­tion et l'affection. Cependant, il existe une qualité d'amour pour le Bien-aimé qui est différente de celle que l'homme a pour ses frères, quels qu'ils soient - «âme soeur » y comprise, à supposer d'ailleurs que cette chose existe ! De nos jours, il est de bon ton de répéter comme des perroquets ce qui s'enseigne à l'intérieur du mouvement « Nouvel-Age », à savoir qu'il faut adorer notre partenaire au même titre que nous adorerions un dieu ou une déesse, dont il serait véritablement la per­sonnification masculine ou féminine. Un tel enseigne­ment est très dangereux.

D'un point de vue essentiellement humain, nous pou­vons être touché par cette merveille qu'est la vie, ce qui peut ouvrir notre coeur. Ce ressenti risque de se pro­duire à travers l'amour que l'on nous porte, ou que nous éprouvons pour quelqu'un, ou par le biais de n'im­porte quel catalyseur autre qu'humain. La relation entre deux personnes est identique à la relation entre l'amant mystique et le Bien-aimé : « Sur la terre comme au ciel ». Ce qui implique que dans notre soif de trouver le Bien-aimé, nous pouvons rencontrer un autre être humain qui, à cause d'un curieux concours de circonstances ou d'une certaine qualité de perception de notre part, le représentera pour nous. Si nous nous laissons aller à être touché par cette représenta­tion, tout en gardant notre faculté de discernement, nous pouvons être très amoureux de la personne sans pour autant tomber dans le piège tendu par le mental qui voudrait nous faire croire : «J'ai trouvé le Bien- aimé » - Sous entendu : «mon bien-aimé».
Il est des amours humains qui forment une trinité avec le Bien-aimé. Ce qui veut dire que si deux per­sonnes partagent un même amour pour le Bien-aimé, ce point commun entre elles peut-être une composante de leur amour réciproque et leur relation en est forti­fiée.

Les archétypes Krishna et Radha, Parvati et Shiva, Rama et Sita, représentent l'amant mystique qui a trouvé le Bien-aimé, mais ne devraient pas chasser l'image que nous avons de la perfection de l'amour « humain ». Lorsque nous calquons la représentation que nous avons de l'amour humain sur les représenta­tions transmises par ces archétypes, si nous considé­rons que nous obtenons un bel échantillon de modèles à imiter, nous faisons essentiellement mauvais usage de cette bénédiction. Sans compter que dans les arché­types proposés, le Bien-aimé, à un moment ou à un autre de la relation, part, l'amant mystique et le Bien- aimé se séparent d'une manière ou d'une autre. Il faut que vous compreniez que c'est justement la séparation qui permet à l'amant mystique de trouver le Bien- aimé, parce qu'il se languit de lui. Toutes les manifes­tations de Shiva le montrent en train de quitter son épouse, pour quelque temps, sur ces bonnes paroles : «Il se peut que je ne revienne pas. Je dois faire péni­tence pendant environ quinze siècles. Attends-moi ici. »

C'est à partir des composantes de la relation humaine que nous envisageons l'amour à porter au Bien-aimé, tout en faisant la distinction entre les deux. Mais la distinction appropriée qu'il faut faire consiste à réaliser qu'autant que vous puissiez aimer une personne, elle n'est pas le Bien-aimé. Pour Rumi, la repré­sentation du Bien-aimé était Shams-i-Tabriz, et celle de Majnun était Layla. Rumi aurait pu utiliser le nom de « Shams » et le personnage qu'il représentait, comme un point tangentiel avec le Bien-aimé. Effectivement, à la lecture de ses poèmes on trouve des indices qui nous laissent supposer que Shams n'était qu'un nom. Dans la version intégrale de l'histoire de Layla et Majnun, ce dernier finit par conquérir Layla qui accepte de l'épou­ser, mais le jour du mariage venu, Majnun a disparu. Aussitôt qu'il a accompli la femme (Layla) en lui, il dis­paraît. Il ne consomme pas le mariage. Il ne veut rien avoir à faire avec elle. Elle est là, assise sur le lit, alors qu'il erre à l'extérieur de la tente en répétant : « Layla, Layla... »
Vous pouvez donc utiliser des composantes de l'amour humain - telles que la tendresse, la compas­sion, l'exaltation et l'abandon - pour envisager l'amour à porter au Bien-aimé. La qualité de la rela­tion est la première chose sur laquelle vous devez tra­vailler, puis, une fois que la relation tient la route, vous passez à l'approfondissement sans fin de l'amour.



Swami Ramdas



1 commentaires :

Anonyme a dit…

"La qualité de la rela­tion est la première chose sur laquelle vous devez tra­vailler, puis, une fois que la relation tient la route, vous passez à l'approfondissement sans fin de l'amour.".....! <3