En terminale, nous avions un manuel d'anglais comportant un certain nombre de textes en français à traduire, à titre d'exercice. Or le dernier de ces textes était le suivant :
Il est fort probable que, gagné par l'ennui d'un cours pas toujours passionnant, j'ai feuilleté machinalement le livre, quand tout à coup, je tombe sur cet extrait; et là, c'est le "flash". Je l'ai lu et relu, intrigué, émerveillé, fasciné, devrais-je écrire, par ce qui se dégageait de ces mots, qui, de plus, étaient tirés d'un ouvrage au titre encore plus mystérieux : "L'espace du dedans". Alors, cet espace est devenu mon compagnon des cours d'Anglais lorsque ceux-ci viraient à l'aridité, un refuge qui me permettait d'échapper à l'ennui des trop longues heures d'austérité lycéenne, et j'ai d'ailleurs fini par connaître ce texte par coeur!
C'est quelques années plus tard que j'ai commencé à acquérir des ouvrages d'Henri Michaux, les poésies, la prose, (Il faut noter au passage que "L'espace du dedans" est un titre générique pour une sélection de textes issus d'autres recueils; par exemple,"Les Emanglons" provient du livre "Ailleurs") et pour finir, les fabuleux ouvrages consacrés à sa recherche du monde intérieur, avec l'aide éventuelle de psychotropes tels que la mescaline ou le cannabis, dont voici trois titres éloquents : "La connaissance par les gouffres", "Misérable miracle", "Les grandes épreuves de l'esprit". Des livres qui décrivent poétiquement mais avec une grande précision les obscurs tréfonds de l'esprit humain.
Voilà donc comment j'ai découvert Henri Michaux, et je lui laisse le mot de la fin, car les petites phrases qui suivent m'ont tellement accompagné...
« Alors je pars brusquement pour ma propriété. Elle a la forme d'une crosse. Elle est grande et lumineuse. Il y a du jour dans ce lumineux et un acier fou qui tremble comme une eau.»
Henri Michaux ("Mes Propriétés").
Les oiseaux sont la création de Sylvie Lemelin
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