mardi 18 décembre 2012

Lee Lozowick : L'amour chimique, l'amour émotionnel et l'amour conscient (1)







L'AMOUR CHIMIQUE, L'AMOUR ÉMOTIONNEL ET L'AMOUR CONSCIENT

Dans les relations humaines il existe un champ d'at­traction magnétique qui s'exerce entre les phénomènes chimiques semblables et les phénomènes chimiques contraires. Les contraires s'attirent - comme le pôle nord et le pôle sud d'un aimant. Les phénomènes chi­miques semblables s'attirent également - nous cher­chons ce qui peut nous renvoyer notre image car nous voulons progresser, nous connaître.
Lorsque les contraires s'attirent, les gens essayent d'emboîter leur matrice les unes dans les autres, ce qui ressemble à un jeu de patience. Parce qu'il y a complé­mentarité, ce type de relations tend à durer plus que celles basées sur l'attraction ; néanmoins, aussi long­temps que nos relations humaines ne sont fondées que sur les phénomènes chimiques, rien ne peut se pro­duire en terme d'épanouissement. Si deux personnes ne partagent pas un but ou une optique quelque peu semblable, les éléments souterrains de leur conscience détruisent généralement les liens qu'ils ont créés, quels que soient ceux-ci.
Les lois qui régissent les phénomènes chimiques s'ap­pliquent dans l'amour chimique. Ce dernier recouvre essentiellement tous nos engouements et toutes nos liaisons amoureuses. Par exemple, les gens ont un cer­tain seuil de tolérance physique l'un pour l'autre, seuil qui varie selon les individus, et ils vont aller jusqu'aux limites de ce seuil de tolérance. Puis, une fois le seuil de tolérance physique dépassé, une fois les réserves épuisées, il n'y a plus de relation.
Si nous alimentons les phénomènes chimiques de l'autre, ses « glandes », il ne nous reste qu'une seule façon de réagir. Il est absurde de croire que lors d'une relation amoureuse basée sur les phénomènes chi­miques, nous ne nous mettrons pas en colère, nous ne serons pas jaloux, nous ne culpabiliserons pas, nous ne nous sentirons pas insécurisés, nous serons libérés des réactions émotionnelles, nous n'aurons plus de hauts et de bas, de comportements positifs, négatifs ou indiffé­rents. Nous sommes prisonniers des limites imposées par nos phénomènes chimiques, et la chimie ne connaît pas les sentiments. Elle agit simplement en vue de catalyser ce pour quoi elle est programmée. (Dans le cadre de sa nature, elle peut produire n'importe quoi.)
Se faire des promesses réciproques uniquement sur la base de l'amour chimique n'a aucun sens, parce que c'est notre tête qui promet, et elle ne tient pas compte des lois de la chimie. Nous promettons à l'autre à par­tir du besoin de croire, d'espérer ou de projeter (tout cela étant l'oeuvre du mental), mais nous ne pouvons contrôler nos phénomènes chimiques et les faire ren­trer dans la camisole de force que nous avons passée au langage, puisque nous l'utilisons de manière névro­tique, même lorsque nous promettons en toute sincé­rité.
Par exemple, les gens se jurent constamment fidélité, mais de par notre nature chimique, nous ne sommes pas monogames ! De par notre nature spirituelle, nous sommes absolument monogames, mais de par notre nature chimique, nous sommes semblables à des ani­maux - nous sommes tel le coq dans la basse-cour qui passe son temps à monter toutes les poules. Evidem­ment, ce n'est pas la réflexion personnelle qui déter­mine les actes de l'animal ; toutes ses activités sont dirigées par des phénomènes chimiques, c'est-à-dire par l'instinct dans ce qu'il a de plus pur.
La même chose s'applique à l'amour humain chi­mique. Il est intégralement dirigé par des forces imper­sonnelles. Et aussi longtemps que l'amour restera chi­mique, aussi longtemps que nous resterons des sous-humains, nous aurons toujours ce type de liaisons amoureuses.
Avec l'amour chimique, si nous ne commettons pas l'adultère physiquement, nous le commettons mentale­ment. Toutes les formules telles que « la diversité est le sel de la vie » ou des trucs comme « la crise des sept ans » et autres conneries, sont tout bonnement utilisés pour valider nos réactions chimiques, parce que nous sommes des sous-humains.
Nous ne connaissons pas (et nous n'avons pas besoin de connaître) la totalité de nos phénomènes chimiques ou de ceux de notre partenaire. Par contre, il est indis­pensable d'entretenir en nous un état d'esprit qui nous porte à explorer, à nous émerveiller et à accepter. Donc, dans l'étude de soi, il nous faut prendre conscience de ce qu'est l'amour chimique, de l'amour émotionnel et de l'amour conscient.




L'amour émotionnel est la conséquence des tendances programmées dans notre psyché par ce qui constitue notre environnement - par nos pairs, nos parents, nos professeurs et par les circonstances de la vie. Nous sommes des amoureux émotionnels à cause des straté­gies de survie primitives à l'oeuvre dans l'amour chi­mique. Dès l'enfance, nous observons notre environne­ment et nous commençons à grandir à partir de ces observations. Dès lors, et par suite du regard que nous avons choisi de porter sur le monde, nous nous relions stratégiquement aux autres, dans toutes nos relations.
Les relations dans l'amour émotionnel tendent à être extrêmement cyclothymiques. Bonnes, mauvaises, bonnes, mauvaises, bonnes, mauvaises. De fait, les gens finissent par se haïr, s'aimer, et se haïr à nouveau - mais ne se séparent pas. Ils ne peuvent pas se séparer parce qu'ils dépendent trop l'un de l'autre pour tenir debout. «L'histoire » de l'un est imbriquée au niveau émotionnel dans celle de l'autre, et vice-versa. Nous sommes en plein dans la dynamique classique de la co- dépendance !
Les cas d'amour émotionnel ne manquent pas. En réalité, dans notre monde occidental, l'amour émotion­nel est probablement une épidémie. C'est aussi le type d'amour le plus difficile à transformer. Grand Dieu, il faut dire que la phase « bonne » de la relation, dans l'amour émotionnel, est une source d'inspiration sacré­ment enivrante qui nous permet de nous éclater tout en nous consumant ! Donc, elle est bien trop bonne pour qu'on se risque à la perdre en se séparant, lors de la phase « mauvaise » (blessante) de la relation. L'amour émotionnel est aussi le truc qui nourrit notre inspiration. Les gens qui sont des amoureux émotion­nels devraient toujours être des poètes, des artistes ou des chevaliers en quête d'un trésor.
On peut tirer des leçons de l'amour chimique, l'étu­dier et se dégager de son pouvoir de domination (en arrivant à le connaître assez bien pour ne pas être dupe de ses symptômes), mais l'amour émotionnel est tellement ravageur, entier, au regard de nos stratégies psychologiques grossières que, quand bien même on arrive à en sortir, on peut rarement s'en sortir.





2 commentaires :

Anonyme a dit…


Allez, juste une petite rallonge avant le volet (2) !

:-))

Anonyme a dit…

Intéressante et précieuse cette vision là de l'amour chimique...Cela permet un autre regard ( celui non pas d'une évolution , mais d'une régression vers l'instinct sous-humain, tout de même...!) sur une forme de liberté très à la mode (y compris dans les milieux spirituels) prônée au nom de l'içi et maintenant....

peut être à méditer??