lundi 15 juin 2015

Redescendre sur terre







Redescendre sur terre : savoir lire les signes qui nous indiquent que nous sommes en train de quitter la voie pour retomber dans l'illusion de l'identification, sous la forme d'un ego spirituel avec le risque inhérent d'inflation de cet ego. Certains maîtres Zen sont très habiles pour pointer cela à leurs élèves, comme l'évoque cette histoire : un étudiant vient trouver son maître pour lui raconter ses expériences cosmiques d'unité universelle, et le maître lui répond : «Et ensuite, qu'est-il arrivé ?» Arnaud Desjardins a dit un jour à Gilles Farcet : «Heureusement, je vis avec ma femme et mes enfants qui, eux, ne me ménagent pas. Quand ils n'aiment pas quelque chose, ils me le disent sans détours et la plupart des gens ne feraient jamais cela parce que je suis le maître. Mais c'est mon fils, c'est ma femme, ils me disent les choses et c'est bien pour moi.» (Propos cités dans le livre de Mariana Caplan, «A mi-chemin du sommet»)




Pour moi qui vit en couple, avec des enfants, chaque heure, chaque jour qui passent permettent d'éprouver de façon absolument certaine ce qui est définitivement vu et intégré, et ce qui nécessite encore un approfondissement.
Une famille est un miroir radical pour affiner le «savoir-être» et se prévenir de toute dérive vers la «chute» dans un ego spirituel.




Quant à la question de «qui» est celui qui travaille sur cette intégration, elle ne se pose plus, car elle n'a plus aucun sens.
Lorsque l'illusion du soi séparé a été vue, la vie se vit et il y a nul besoin d'un «quelqu'un» pour la vivre !
Comme le disait Coluche : «Circulez, y'a rien à voir!»