mardi 9 février 2016

Brins de neige






Dans sa jeunesse, Chronophonix eut parfois à faire face à de sérieux coups de "blues", heureusement souvent tempérés par un certain humour, une certaine distance, pour tout dire, un certain déficit d'identification, voyez plutôt...


J'avais si froid...

Dans le bois
Dorment les copeaux
Vivent des copains
Chantent tous les matins
Les enfants de bon aloi
Les petits miquets bien chauds
Les petits animaux malins
Y trouvent un abris ou un toit
Se nourrissent de la sève qui coule
A flot des vaisseaux encore humides
Que l'on met à vif et puis que l'on vide
Définitivement de cet encombrant liquide
Et grâce à tout ce bois
L'on sèche et l'on s'endort
Sans s'occuper du moindre effort
Sans s'étonner des gens qui passent
Et qui se penchent et qui ramassent
Toutes ces bûches qu'il faut scier
Toute cette mort qu'on va brûler
Pour réduire en cendre chaudes
Tous ces cadavres qui reposent
Au sein de ces morceaux de bois
D'où s'évadent les flammes
Qui réchauffent mon âme
Frileuse et recroquevillée
Au coin de la cheminée
Dans son intime nudité
Où se cache son bonheur
Ce bonheur de bon aloi
Qu'elle puise dans le bois
Où vivaient les copains
Où dormaient des copeaux
Le bois des amitiés
Le bois du temps passé
Le bois que j'ai coupé
Pour me réchauffer
J'avais si froid...







2 commentaires :

Anonyme a dit…

Délicieuse petite merveille
Ciselée par un orfèvre
quand les mots chantent tout bas
pour nous réchauffer dans leurs bras .

Me posant dans ce bois
Prés du feu me voilà
grâce à toi ,
je n'ai plus froid .

Anonyme a dit…

Je fais l'autruche mais je contemple et je lis et c'est très beau. Amitiés.