samedi 23 janvier 2016

Il n'y a que la Conscience : Où suis-je situé ?






«Être libre, c'est être libre de l'avoir» (Swami Prajnanpad)

Une proposition :
L'état naturel (la conscience consciente d'elle même, cela en nous qui voit) ne manque de rien. L'identification nous exile provisoirement de cet état et la souffrance de cet exil apparait comme un "manque", qui ensuite peut, bien sûr, par le truchement du mental revêtir des milliers de formes. Revenir à l'être, voir et ressentir par la perception directe, non mentale, non émotionnelle, nous ramène chez nous et le manque disparait totalement, mais ne pas oublier que cela est un processus dynamique qui se passe (ou ne se passe pas) ici et maintenant, encore et encore, à chaque instant, et que la moindre pensée peut à nouveau nous entrainer dans son histoire et nous exiler à nouveau. 
Donc, une bonne question à se poser à tout moment est la suivante : Où suis-je situé juste maintenant ? Suis-je "chez moi", dans la conscience qui voit et ressent, là où tout est simple, en paix, ou suis-je en exil, embarqué dans l'histoire que mes pensées me racontent et me font illégitimement prendre pour le monde réel ?




Une réponse :
Il y a une petite nuance que j'aimerais proposer:
quand tu dis: "Où suis-je situé juste maintenant ? Suis-je "chez moi", dans la conscience qui voit et ressent, là où tout est simple, en paix...?"
Le simple fait de dire "suis-je ...dans la conscience ..." est un terrain verglassé ( expression propre à Daniel Morin) ... car si "je suis dans la conscience"...il y a encore une personne qui choisit d'être " dans la conscience" ... ou pas !
Ne serait-il pas préférable de le dire ainsi :
S'il est Vu que: "Il n'y a que la Conscience", la Vision est claire...
Si "je me situe", il y a encore l'idée que je suis une personne qui se situe ...
Bon ,... tout cela est une belle théorie...,revenons à la pratique ...
Oui , commençons par bien nous situer ... ensuite ,...on verra pour le reste !




Un épilogue :
Oui, c'est vrai, le danger, si l'on peut dire, est que la question "où suis-je situé" peut nous entrainer dans sa propre histoire, auquel cas effectivement sera créée la personne qui choisit, et la vision ne se produira pas, nous resterons dans le narratif sans même nous en rendre compte. L'assertion "il n'y a que conscience" peut tout autant être le point de départ d'une histoire à laquelle nous allons nous accrocher, car elle est très séductrice pour le mental qui a tôt fait de s'accrocher à cette belle formule si répandue sur le web spirituel...Par contre, si la question "où suis-je situé ici et maintenant" ou l'assertion "il n'y a que conscience, ici et maintenant" passent et disparaissent aussi vite qu'un claquement de doigt, la vision est là. La pratique permet de ne même plus avoir besoin de ce genre de question ou assertion, la bascule dans la vision se fait d'elle même à chaque instant tout au long de la journée. C'est un peu comme l'improvisation musicale : au début, il y a des rappels intellectuels, même très brefs, concernant les structures musicales utilisées, puis, avec le temps et la pratique, il n'y a plus du tout d'intellect, la musique se produit d'elle même.