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Pistache! (Narratif vs Perceptif)
Extrait d'un échange authentique où l'on pourra apprécier pleinement le fonctionnement du mental et de la pensée narrative caractéristique de la personne identifiée.(Texte de Delphine-Bénédicte)
Prologue
"Oui , ce qui est capital dans cette affaire, c'est de bien voir où les pensées nous embarquent."
Si nous partons de la phrase que vous venez d'écrire, parfait comme analyse : Je vous rappelle que je comprends parfaitement votre décision. C'est juste un exemple approprié pour approfondir la compréhension du texte.
" J'ai fait ma promenade matinale avec Pistache et j'ai regretté mon message d'hier car le temps de la nuit a dû évoluer dans le bon sens, mais c'est mieux d'être raisonnable et d'attendre des jours meilleurs." (elle a annulé dans la nuit un rdv à cause du mauvais temps)
Développement
Axiome n°1
" je considère comme réel ce qui apparaît maintenant à ma conscience en mode perceptif direct."
Voir, juste ce qu'il se passe sans jugement aucun. C'est le mode perceptif direct. Voir à travers la vitre la neige tomber et le vent souffler. Le voir, c'est tout, sans commentaire aucun.
Mais le mental arrive au galop :
Axiome n°2
" Du mode perceptif, je bascule sans m'en rendre compte dans le mode narratif et cette pensée apparaît à présent, et sans que je m'en rende compte le moins du monde, comme une perception réelle."
- Et, le mental dit : "Est-ce que je vais pouvoir aller au rdv de 10h30 avec ce temps horrible, non, je n'aime pas conduire sur la neige, risque de verglas etc"......... donc, j'anticipe sur l'action telle que je me la raconte et envoie vite un e-mail pour avertir que je ne viendrai pas etc.......
Du mode perceptif direct, vous passez au mode narratif, à la pensée discursive qui vous fait croire à une perception réelle, alors que ce n'est que de l'anticipation, de la supposition, rien du tout de réel.
La preuve vous avez pris une décision cette nuit alors que ce matin le soleil brille, la neige n'est pas tombée, il n'y a pas de vent, les routes sont dégagées, pas de verglas, température au-dessus de zéro, pas de quoi s'alarmer ......
Donc, avec une telle situation présente et réelle, vous auriez pu venir au rdv, si vous n'aviez pas été emportée par vos pensées qui vous ont fait prendre une décision peut-être trop rapide, en effet, c'est ce que vous avez écrit après coup. Il y a donc eu zapping sur des faits bien réels dans la nuit : Si vous vous étiez contentée de voir la neige, d'entendre le vent, point, sans vous demander qu'est-ce que je vais faire avec mon rdv, vous auriez pu apprécier ce moment dans votre maison bien au chaud (vous n'étiez pas dehors) et ce matin vous auriez eu largement le temps de voir encore la météo qui se présentait et quelle décision prendre, n'est-ce pas ?... Mais, les pensées de la nuit ont fait leur travail de sape, et tout ce discours d'anticipation, s'il avait été vu pour ce qu'il est vraiment, simplement une histoire, devait être jeté à la poubelle, sur le champ. Ainsi auriez-vous été en symbiose (ou en communion) avec ce qui était vu, vu et non pensé.
L'exercice, c'est cela. Voir lorsque les pensées arrivent et les laisser filer comme on regarde passer les nuages, surtout ne pas s'y accrocher. Elles emmènent dans une histoire qui n'est pas la réalité du moment. Tout ce qui existe se passe dans le moment présent, le reste, ce ne sont que des histoires que le mental raconte, histoires du passé et histoire du futur. Que des projections qui ne permettent pas à la personne de vivre la vie. La personne ne vit qu'à travers son moulin à pensées et quand ceci est vu et bien vu, le premier exercice est réussi avec succès.
Vivre, c'est voir, regarder, sentir, toucher, goûter, entendre, enfin tout ce que font les sens, c'est aussi voir les pensées elles-même en tant que pensées, dans l'instant sans commentaire, sans jugement, sans action personnelle...... juste acceptation de ce qui est. Ici et maintenant, il y a des sensations, des perceptions, des émotions, des pensées, oui, il y a tout cela, mais là où je suis, je le vois et ne m'y arrête pas. Point final.
Je suis simplement en Unité avec ce qui Est.
Et l'action se fait d'elle même, dans la spontanéité de l'Être.
5 commentaires :
Bonjour Michel,
J'aime bien tes petits exemples de travaux pratiques! C'est fou ce que le mental est anxiogène ! <3
Namaste,
Oliver
" voir où les pensées nous embarquent"
L'embarcation est si légère, elle flotte au moindre vent,
Mais d'où vient ce vent ?
Que l'embarcation soit le vent lui-même...
Le vent souffle trop fort ... L'embarcation emportée perd contrôle ... Le vent doit se mourrir ... se meurt ... L'embarcation renaît à l'espace infinie.
:-*
"Mais d'où vient ce vent ?"
J'adore cette question !
C'est exactement ça ! A cet endroit que le vent/les pensées peuvent se mourrir.
Remonter à la source, voir la nature de l'emportement émotionnel (en général une réaction à la blessure), et l'emportement est tué ! Le trou, plus rien ! L'espace peut se déployer !
:-*
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